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22 août 2008 5 22 /08 /août /2008 17:55

 

Sujet  Thèmes du jour :
"L’humour sans alcool pour thérapie"

 

  Compte rendu  

Nous avons le plaisir d'accueillir Martine que nous n'avions pas vu depuis quelques semaines et nous nous demandions ce qu'elle devenait depuis sa sortie de cure. Elle est arrivée, toute fraîche, toute souriante et nous a expliqué qu'elle reprenait un nouveau travail. Nous sommes heureux et fiers d'elle.
Puis nous attaquons le sujet du jour qui a été très instructif mais difficile à gérer parce que chacun avait sa petite phrase à dire, et oubliait que d'autres parlaient ce qui a fait un sujet morcelé.
Claude remercie les adhérents de VSA qui ont permis d'introduire le débat.
Christiane, une conjointe, entame en disant que l'humour avant et après les soins n'est plus du tout le même car la désinhibition dû à l'alcool permettait au malade de se lâcher sans retenue. Elle rappelle que Claude osait des postures, dans la rue (les pieds au mur), que jamais il n'aurait osé recommencer après l'arrêt de l'alcool. Son mari avait complètement changé son comportement, même rigolard, il le faisait avec beaucoup plus de retenu.
Catherine parle de la période rose par où sont passés tous les malades alcooliques et trouve que durant cette période elle a pu se lâcher et passer de très bons moments, l'alcool permettant la non retenue à cause de la désinhibition, mais après elle a été longue, il faut dire qu'elle a été en hospitalisation de jour pendant dix huit mois, à pouvoir se remettre dans le bain de la convivialité retrouvée. Maintenant elle a retrouvé tout son entrain d'avant et son humour est un humour vrai, surtout avec ses filles et ses petits enfants qui s'étaient plus ou moins éloignés d'elle.
Cédrick a beaucoup de mal à rire depuis sa sortie de cure, mais finalement, cette été, il s'était aperçu qu'il pouvait rire, avec ses sœurs et que finalement ça lui faisait du bien parce que cela le détendait, après on se sent vidé. Ce n'est en général pas lui l'initiateur mais ce sont les autres qui le font rire. Mais il continue à trouver qu'il a du mal à rire.
Claude bis a toujours aimé, rire et faire le clown, confer photos de sorties, mais maintenant quand il voit les gens qui se marrent pour un rien au bar, il se dit « dire que j'étais comme eux, j'ai honte ». Maintenant je continue à aimer rire et faire rire, mais c'est plus subtil, plus dans le comportement de chacun. Dans son quartier, il n'y est jamais allé, mais il y avait une association du « rire », c'était un moyen thérapeutique pour les personnes, les gens riaient a gorges déployées pendant une heure et sortaient heureux. Il n'y avait pas de discussion ni d'histoires drôles, mais du rire, du rire rien que du rire.
Il y a le rire nerveux et le rire spontané, la fille de Catherine ne peut s'empêcher de rire s'il arrive quelque malheur (tomber, rentrer dans une vitre de porte fermée ou de fenêtre), ce n'est pas un rire méchant mais plutôt nerveux. Ce qui arrive rarement chez le malade soigné et guéri.
L'alcool peut rendre triste, les alcooliques ont tous connus leur période noire qui dure beaucoup plus longtemps après la période rose. Avec l'alcool cela dépend beaucoup des personnes. Les personnes desinhibées se croient rigolos et sans alcool ils redeviennent dans leur inhibition, lucide. On est timide car on ne sait pas quelle va être la réaction de l'autre, mais après quelques mois on retrouve les sensations de plaisir et on connaît finalement la réaction de l'autre, l'inhibition disparaît peu à peu.
Avec l'alcool c'est la grosse rigolade, souvent en dessous de la ceinture, après, sans alcool, cela devient vraiment de l'humour.
Il y a une grande différence entre l'humour et le rire : exemple pris chez Devos et Bedos.
En s'isolent P. est devenu neurasthénique, il cherchait les films amusants, mais en général il n'était pas disposé à rire, il s'intéressait plus au détail qu'au fond..
O. nous dit qu'à la cure de St Christophe, il a rencontré une femme, qui au bout de quelques jours à dit à tous « qu'est-ce que ça fait du bien de rire », elle ne connaissait plus ce bien être. La dopamine envahissait le cerveau et inconsciemment cela lui faisait du bien, le rire la guérissait.
Claude ter aimait rigoler, mais dans les bars ce n'était que des rire à la con. Après c'est l'humour qui a pris le dessus. Il fait beaucoup de montagne et souvent entre amis on se moque. Quand on est bien dans sa peau, c'est le caractère qui prend le dessus et on ressent mieux ce que l'autre veut dire. En buvant on ne se rappelle plus ce qu'on a fait la veille, on est très susceptible quand on est alcoolisé et sans alcool on est moins réceptif, on supporte mieux la raillerie.
P. nous dit que quand il était alcoolisé, c'est souvent lui qui lançait la rigolade, ensuite il buvait et ne pouvait plus participer et quand je participais c'était pour dire de inepties, mais ça ne devait pas être rigolo. Il se demande si les gens rigolaient de son histoire où s'ils rigolaient de son comportement. Il ne sait plus ou ne l'a jamais su.
C. nous dit que durant ces vacances avec sa famille, il riait du comportement de son père (pas alcoolique mais disons, buveur excessif), mais sûrement pas de ce qu'il disait mais surtout de ce qu'il était. Il semble que le rire , sous alcool, faisait attirer l'attention des autres, il fallait être le centre du monde.
Faire rire, c'est une manière de séduire, pour l'alcoolique, boire c'est sa façon de se faire remarquer.
Abdel pense que ceux qui veulent faire rire s'obligent à boire avant pour se désinhiber.
Quand on sort de cure, on a la réalité qui nous saute dans la gueule et il n'y a certainement pas de quoi rire. Tant en cure que dans notre groupe il y a du rire durant les réunions, même quand les sujets sont sérieux, mais nous sommes devenus capables de rire de certains bons mots qui nous auraient laissé de marbre sous emprise alcoolique.
Longue discussion sur l'alcoolisation des jeunes qui posent d'énormes problèmes à notre société. Plusieurs ont le sentiment que ces jeunes suivent l'exemple de leurs aînés qu'ils voient boire et qui leurs disent de ne pas consommer.
Chantal nous fait part de son sentiment de peur car elle paniquait quand elle voyait une personne, sous alcool, qui ne se retenait plus.
Discussion très intéressante après les congés qui nous montre et nous démontre toute l'évolution que nous avons entreprise pour nous reconstruire après une période d'arrêt de l'alcool.
 

 

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