Antoine à douze ou treize ans était dans une fête des enfants de chœur à Joeuf. Il y avait les jeunes comme moi, et des grands de 16-17 ans, qui avaient subtilisé des bouteilles de vin chez leurs parents. J’en ai bu plus que de raison, je vidais les verres resté sur la table et au bout d’une heure j’étais complètement ivre, cherchant ma cigarette à genou dans la cour. L’après-midi s’est terminé en dormant sur un banc pendant que tous étaient au cinéma. Ça a été mon premier contact avec l’alcool, mais pas le dernier.
Durant mes études, nous avions parfois des poses, et nous allions dans les cafés près de l’école, pour jouer au Bridge. La conso était la bière. Je n’étais pas argenté car mes parents ne connaissaient pas l’argent de poche et les copains se chargeaient de payer mes consommations. J’appréciais l’alcool et durant les soirées alors que je faisais mes devoirs, mes parents couchés, je m’empressais d’aller siroter du vin à la cuisine et vider leur cave de liqueur.
A la fin de mes études, je me suis marié, mais j’avais de l’argent et j’ai commencé à fréquenter assidûment les cafés où je buvais de la bière à gogo. Et cela a duré jusqu’à un délirium tremens qui m’a fait arrêter la consommation d’alcool après de multiples péripéties.
Charly a arrêté l’école très jeune, il ne pouvait suivre un ami dont le papa était un gros buveur. Chez ce copain, il avait accès à l’alcool et ne se privait pas de boire. Il ne se rappelle pas de sa première cuite. Il était en quatrième d’insertion et c’est cette année-là qu’il a commencé à boire régulièrement. En troisième, il ne se rappelle pas avoir bu et l’année suivante il est rentré en apprentissage dans l’hôtellerie. En 2004 il a recommencé à boire, se souvient-il.
Il a perdu tous ses boulots à cause de l’alcool.
Il n’a tué personne et est conscient qu’il aurait pu le faire en état d’ivresse.
Actuellement il travaille dans une boulangerie et n’a pas consommé depuis une semaine, il a pris rendez-vous avec le CSAPA Emergence et pour le CSAPA de l’Olivetto.
Bernard a commencé à consommer tard dans son existence. Jeune, il a pris quelques cuites sans conséquences avec les copains. Il fumait du shit avec la conso. A partir du moment où il a eu une maison en Bourgogne, il a commencé à boire régulièrement du vin par plaisir et c’est vers la trentaine qu’il est devenu un buveur excessif parce qu’il aimait le vin. Il a pris quelques cuites parce qu’il aimait boire. Il s’est soigné parce qu’il n’avait plus ce plaisir de boire. La dernière année avant le CALME, il était en dépression et il buvait de plus en plus.
Au CALME il a réglé son problème de travail, alors il n’avait plus besoin d’alcool pour vivre.
Freddo a connu ses premiers verres vers 15-16 ans, au repas de famille c’était toujours vin et champagne. A 19 ans il séchait les cours et achetait de l’alcool, c’est à cette époque qu’il a été bourré pour la première fois de sa vie.
Après avoir été bridé pendant son enfance, dès sa majorité il a commencé à boire régulièrement en fumant du cannabis.
A l’armée l’adjudant buvait et encourageait à la boisson.
Il s’est ensuite accoutumé à l’alcool et le whisky lui plaisait énormément, et buvait dès le retour de son boulot.
Annie à 18 ans elle a pu sortir de chez elle et elle a eu son permis de conduire à 20 ans.
Elle a connu alors un musicien qui jouait tous les soirs à « la Pignata ». L’après-midi elle travaillait et le soir elle attendait avec patience son musicien et elle buvait pour passer le temps.
Il l’a trompé alors par jalousie elle s’est prise une cuite carabinée. Mais elle continuait à boire modérément, mais après six ans elle a viré son compagnon.
Elle a continué à boire modérément en faisant de la CB.
Sans boulot elle est partie à Marseille, elle voulait à nouveau conduire mais elle buvait peu mais quand même son whisky tous les soirs.
Elle a eu un fils et est retournée à Menton.
Elle s’est mariée mais très rapidement elle ne supportait plus son mari.
Elle s’est retrouvée seule avec deux enfants, l’épicerie était juste en dessous de chez elle, c’était vraiment l’inciter à consommer. Elle en a bien profité et sa conso a augmenté de manière exponentielle : 1 bouteille, puis deux, puis trois qu’elle cachait sous son lit.
Ses enfants souffraient, alors elle a décidé de se soigner.
Il lui fallait prendre sa décision, elle a été chez son généraliste qui avait probablement prévu sa décision, il lui a sorti un dossier d’inscription aux « Bruyères », mais il fallait qu’elle trouve pour garder ses enfants et sa mère qui étaient déjà en fauteuil roulant. Ce qui fut fait avec mult difficultés et aux Bruyères elle a rencontré SANSAS et ne l’a jamais quitté.
Freddo a oublié de nous dire qu’avant la pancréatite aigüe qu’il a eue, il s’était inscrit à un club de boule. Dans le clos, on boit beaucoup et à peu de frais ( 1€ le pastis bien servi). Il s’est fait viré du club parce qu’il était trop souvent ivre.