13 novembre 2007
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Sujet Thèmes du jour :
"Alcool et sexualité"
avec l'aimable participation de Cathy
(sexologue et sexothérapeute).
ALCOOL ET SEXUALITE
En premier lieu, l'alcool est responsable à la longue de problèmes d'érection chez l'homme .
Avant la cure :
Pour l’homme c’est le relâchement qui permet l’érection.
Il faut savoir que contrairement aux idées reçues, l'érection est en fait un phénomène de relâchement total, alors que la détumescence (absence d'érection) exige un contrôle psychologique. Les deux phénomènes sont bien sûr totalement inconscients.
Chez la femme le clitoris est la partie visible de son sexe, il est très nerveux. Le sexe est interne par le prolongement du clitoris de chaque côté du vagin qui est beaucoup moins nerveux et il faut plus de temps à la femme pour que sa libido augmente.
L’alcool diminue chez l’homme et la femme la libido et la perception de l’acte.
la femme serait cérébrale et aurait besoin d'affectif et de sentiments pour passer à l'acte.
l'homme quant à lui serait purement "animal" et la vision (féminine) qui l'excite habituellement suffirait à le mettre en condition pour passer à l'acte, en dehors de tous sentiments
L’homme alcoolique se CROIT performant mais la femme qui subit va être déçue par cet homme qui se croit une bête de sexe.
Cette idée généralement répandue est totalement fausse. Sous l'effet de l'ébriété, l'individu a souvent cette impression : c'est totalement inexact pour sa (son) partenaire qui n'est pas sous l'emprise de l'alcool.
De la même manière, l'alcool modifie la perception de la durée de l'acte, qui apparaît plus longue : c'est une erreur.
Dans cet esprit, un alcool fort (whisky, vodka, gin) serait plus "efficace" qu'un alcool léger (vin, bière), en raison de la rapidité d'action du produit. C’est une idée reçue qui n’a aucune vérité scientifique, mais c’est dans la tête que cela se passe.
Pour quantifier, on peut dire qu'en général :
- avec 2 ou 3 verres, on est désinhibé.
- avec 3 à 4 verres c’est le geste et la pensée qui est primordial
- avec 5 à 6 verres, on entre dans un état d'ébriété où le contrôle de soi commence à être difficile ; on constate l'apparition de l'agressivité. C’est la fin de l’érection chez l’homme et la femme n’a plus d’orgasme.
- au-delà de 6 verres, on constate une "panne générale" de la fonction sexuelle
Pendant la cure :
Il est souhaitable de ne pas avoir de relation amoureuse même si il y a attirance de chaque sexe.
Le malade en cure retrouve une stabilité sans l’alcool qui était un anti anxiolytique et se trouve donc plus attiré par le sexe opposé, il est rassuré, il a besoin d’échange avec l’autre, avec l’arrêt de l’alcool il a besoin de se rattacher à quelqu’un.
En milieu protégé les malades en soin ont envie d’aller vers l’autre car il est en retraite volontaire.
Les problèmes que rencontrent les malades en cure n'ont aucune cause physiologique, ils sont simplement dus au fait que l'alcoolique ne bénéficie plus de l'effet anxiolytique/désinhibiteur de l'alcool. A cela s'ajoute le fait que l'alcoolique ne bénéficie plus de sa "béquille" psychologique, aussi sa perception du monde extérieur est en général beaucoup plus lucide, donc préoccupante. Ne pas oublier non plus qu'en général l'alcoolique subit un traitement aux anxiolytiques (sauf au C.A.L.M.E.) qui font grandement baisser sa libido.
En bref l'alcoolique en cure ou en sortie de cure redevient timide et préoccupé, ce qui ne lui facilite pas les choses sexuellement.
« Contrairement » au cannabis, l'alcool n'a aucun effet chimique aphrodisiaque prouvé. Cependant, sa capacité à détendre et à donner confiance en soi prédispose au rapport sexuel.
- le cannabis a une action chimique qui accentue la perception de tous les sens. C'est donc un aphrodisiaque. Le revers de la médaille, c'est qu'à force de fumer, les goudrons obstruent les artères, donc le message hormonal a de plus en plus de difficulté a parvenir aux muqueuses (chez l'homme et la femme) (En bref et comme d'habitude, rien n'est gratuit).
Sortie de cure :
Dans le couple il y a un très grand changement : l’avant et l’après.
Il est nécessaire de renégocier le contrat ou la relation, il faut que chacun réapprenne à vivre sans la béquille alcool
Il est nécessaire de mettre des mots sur les maux.
Beaucoup d’hommes ont des problèmes d’érection et des femmes des problèmes de désir. Tant que dans le couple l’un des deux n’est pas prêt à avoir des rapports sexuels, il ne faut pas se précipiter. Il faut arriver à se rapprocher l’un de l’autre, par des câlins, simplement se caresser, sur les bras, les joues le torse, les seins sans précipiter le désir de l’autre, il viendra tout seul et sera beaucoup plus fort.
Il faut la liberté de chacun et surtout ne pas se culpabiliser car cela retarderait le passage à l’acte.
A titre accessoire, et bien que ce qui va être énoncé n'ait pas de relation directe avec la sexualité des alcooliques, il est bon de savoir que :
- chez l'homme, le taux de testostérone (hormone masculine) est le plus fort le matin, d'où l'érection habituelle.
- la masturbation, pratiquée de manière épisodique, est un anxiolytique naturel qui ne présente aucun danger ni physiologique ni psychologique.
- au contraire, la masturbation compulsive , c'est-à-dire très fréquente, peut être considérée comme une pathologie qui mène à l'épuisement (l' orgasme représentant un effort pour l'organisme), qui a toutes les caractéristiques d'une dépendance (au même titre que l'alcool, le jeu, la drogue, etc..). L'acte masturbatoire en arrive à se substituer à l'acte sexuel lui-même, de manière malsaine et contre-nature, puisqu'il met l'individu dans une situation vouée à l'échec, celle de donner et de recevoir en même temps.
- de la même manière le sexe obsessionnel, la multiplication des actes et des partenaires est une pathologie qui a en général pour résultat de détruire l'existence de celui ou celle qui le pratique (et accessoirement de son entourage).
- l'éjaculation n'est pas l'orgasme (l’orgasme précède l’éjaculation de quelques secondes) de sorte que le Taoïsme recommande un entraînement philosophique visant à cesser d'éjaculer, dans le but d'éviter une dépense d'énergie qui ne sera plus disponible pour le reste de l'existence et afin de satisfaire sa/son partenaire au-delà de toute espérance. Cette intéressante coutume nécessite un entraînement physique préalable.
Pour conclure :
- ne jamais précipiter les choses entre deux partenaires : le sexe vient quand il vient.
- ne jamais mélanger le plaisir et le mal, la douleur cela devient du sadomasochisme.
- L’arrêt de l’alcool ne rend pas impuissant.
AVOIR UNE SEXUALITE EPANOUIE COMMENCE
PAR LE FAIT DE S'AIMER SOI-MÊME
PAR LE FAIT DE S'AIMER SOI-MÊME