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"Alcool & justice"
Compte rendu :
Claude fait un rappel des verres standards qui contiennent chacun 10 gr d’alcool et font monter l’alcoolémie de 0.2 gr environ mais qui est aussi fonction du sexe et du poids. Sachant qu’à partir de 0.5 gr d’alcoolémie (quantité d’alcool qu’il y a dans le sang exprimé en gr/l) la police sévit mais n’est qu’une contravention avec perte de quatre points sur le permis de conduire et une amende de 135 €. A partir de 0.8 gr/l de sang cela devient un délit passible du tribunal, donc perte de points (4) sur le permis mais qui peut aller jusqu’à la suspension du permis et même son annulation avec obligation de le repasser, avec une forte amende toujours suivit d’une obligation de soins.
J.J. fait tout de suite la remarque que cela ne nous regarde pas puisque nous sommes toujours avec alcool = 0
Il dit également que personnes ou plutôt peu de gens connaissent ces chiffres, mais il pense également que les juges ne connaissent pas la maladie alcoolique. Pour eux il n’y a que le résultat qui compte. 1 g/l c’est tant, 2 g/l c’est tant, récidive = obligation de soins et prison avec sursis et si récidive prison ferme. Etre sous emprise alcoolique est une circonstance aggravante.
Christiane parle de notre expérience au SPIP (Service Pénitentiaire d’Insertion et de Probation) de Grasse et de Nice où nous rencontrions avec Olivier du CALME, Françoise (médecin au CALME). Il y avait 15 personnes invitées à participer, il n’en venait que 8 ou 10 et étaient dans le déni total à part quelques exceptions, alors que nous les aurions détectés malade alcoolique à 100 m. C’était dans l’enceinte du tribunal et ensuite dans l’enceinte du SPIP et les personnes pensaient peut-être que nous étions en connivence avec la justice alors que nous les prévenions que nous étions totalement libre vis-à-vis de la justice.
Jean demande qui a eu un accident ou plusieurs sous emprise alcoolique.
J.J. et Cédrick nous disent qu’ils ont eu plusieurs accidents sous emprise alcoolique et maintenant qu’ils ne boivent plus, il n’y a plus d’accident.
Claude a conduit souvent en état d’ivresse, mais il était très conscient et donc plus prudent quand il était obligé de fermer un œil pour ne voir qu’une ligne jaune (oui c’était des lignes jaunes à l’époque) mais il rappelle les propos du ministre de l’intérieur à ce moment là, Monsieur PONS, qui disait que 35 % des accidents de la route mortels étaient dus à l’alcool mais que seulement 11 % des accidents mortels étaient dus à des alcoolos dépendants.
Christian dit que l’alcoolique est moins dangereux quand il a bu que s’il était à jeun parce qu’à ce moment il ne pouvait pas conduire.
Jean, pour le rapport social les gens se sentaient dans l’obligation de boire, mais sa femme dit que c’était un empêcheur de tourner en rond.
Cédrick nous dit qu’il y a quelques années les contrôles de polices étaient ciblés et donc qu’ils ne prenaient pas forcément l’alcoolémie.
J.J. pense que pour un malade alcoolique, c’est bien que la justice donne une injonction de soins, sinon ils n’auraient pas d’information même s’ils sont dans le déni.
Un jour entre Brest et Quimper il s’est fait arrêter et a soufflé dans le ballon, il a viré au vert, mais la police l’a gardé une heure pour qu’il se repose et cuve et ensuite ils l’ont laissé partir alors qu’il était certainement encore hors limite.
Claude bis, alors qu’il s’était fait arrêter en état d’ivresse, les gendarmes lui ont fait souffler dans le ballon qui a explosé !!! Mais il pense qu’ils devaient être en fin d’exercice car ils lui ont dit avec le geste : allez, allez, parce que probablement il aurait fallu beaucoup de temps pour lui faire une contravention : hôpital pour une prise de sang, retour à la gendarmerie pour faire un rapport à triple exemplaires, mise en cellule de dégrisement. Que des ennuis !!!!
Joëlle rappelle qu’il n’y a pas que les accidents de la route qui sont pris en compte par la police mais également les hommes qui battent leur femme et leurs enfants, le malheur dans la famille.
Christiane raconte l’histoire de cette femme qu’elle a connue à Martigues, au travail. Son père frappait très souvent sa femme et ses enfants. Ils avaient trouvé un code en frappant sur le radiateur et la voisine du dessous venait chercher les enfants et prévenait la police. Quand son père a quitté sa mère, elle n’a plus voulu entendre parler de son père et ne sait pas ce qu’il advenu de lui. Elle s’est mariée avec un policier qui lui aussi s’est mis à boire, et elle disait qu’elle restait avec lui pour élever les enfants mais dès que ceux-ci seraient adultes, elle le quitterait.
Paul pense toujours que l’alcoolisme n’est pas une maladie malgré son passage au centre de cure du CALME.
Jean lui répond que chacun à sa façon de boire et Paul avait peut-être des dispositions spéciales. Le malade alcoolique n’est pas forcément quelqu’un qui est saoul à longueur de journée.
Gérard nous rappelle également que les repas de famille commencent souvent très bien mais que, alcool aidant, ils finissent souvent par la bagarre.
Gérard résume un petit peu la pensée générale : il faudrait que la justice condamne à une injonction de soins les malades alcooliques avec une autre peine éventuellement mais que les personnes qui ne sont pas alcoolos- dépendants à des peines adaptées mais pas d’obligation de soin parce que on ne soigne pas une maladie que la personne n’a pas.
J.J. réfléchi sur ce qu’est l’alcool, et il n’y a pas que pour les malades alcooliques. Il nous dit que l’alcool est un poison pour tout le monde.
Cédrick nous avait sorti son carnet de santé qui lui avait été fourni à sa naissance en 1973 et qui mettait déjà tout le monde en garde contre l’alcool sur une page rose très reconnaissable.
Christiane, celui qui est malheureux va prendre de l’alcool et cela atténuera sa souffrance quelques temps mais le réveil sera encore plus douloureux.
J.J. nous dit que dans les faits divers que l’on peut lire dans les journaux sont pratiquement tous faits sous emprise alcoolique : cambriolages, meurtres, suicides, bagarres, attaques de fourgons postaux, bijouteries et autres.
Christiane rappelle que le mot alcool vient de l’arabe alcohol qui veut dire : fard, masque.
J.J. lui nous dit que assassin vient du mot arabe Haschicha qui rappelle sérieusement la substance que quelques uns fument, le Haschich.