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1 août 2009 6 01 /08 /août /2009 12:26

Sujet  Thèmes du jour :
Re,
"L'alcool sert-il à soigner la souffrance du moment?"
 


Compte rendu :

Nous recevons aujourd’hui deux élèves en économie sociale dont une, fait un mémoire pour octobre sur les répercussions entre les malades alcooliques et l’entourage.

Nous en parlons un peu et elle nous demande de répondre à un questionnaire anonyme sur notre vécu et surtout ce que nous avons ressenti vis-à-vis de notre famille durant notre maladie (presque toujours niée.)

Elle nous pose quelques questions et ensuite avec un peu de retard, qui était salutaire, nous voyons le thème du jour.

J.J. pense que le sujet aurait été plus judicieux de discuter sur l’alcool sert-il à fuir les problèmes du moment.

Claude ter nous dit qu’il a eu des soucis cette semaine avec sa petite famille et pense qu’il n’aurait pas pu y faire face s’il avait été alcoolisé. Il est persuadé que son problème se serait réglé avec une bonne dose d’alcool et il n’aurait pas avancé d’un pas. Ce qui lui fait plaisir c’est qu’il n’a, à aucun moment, pensé à l’alcool. Ca s’est arrangé par la discussion et surtout parce qu’au CALME il a appris « le lâcher prise » et à ne pas faire un monde de futilités, même si elles sont grandes.

J.J. pense comme tous, mais il est le plus rapide à l’exprimer, que l’alcool ne résout rien de nos problèmes, mais il rajoute qu’il a eu tellement de problèmes dans sa vie que l’alcool lui a permis de fuir, et fuir le plus loin possible pour les oublier, mais ils étaient toujours présents.

Marcelle qui vient pour la deuxième fois nous voir et après avoir vu le CCAA se décide à faire une cure au « Calme » dès que possible, elle nous dit aussi que étant à Nice pour voir sa mère hospitalisée, la souffrance était telle qu’elle à consommé beaucoup pendant les  premiers jours mais elle s’est arrêtée de boire depuis cinq jours pours pouvoir assumer. Elle nous dit que le stress, la fatigue et la souffrance se diluaient dans l’alcool et qu’enfin elle pouvait dormir.

Abdel pense que chaque fois qu’il a consommé, et il a eu de nombreuses rechutes, c’était pour atténuer ses souffrances et pouvoir assumer un passé douloureux.

Papy à quitté l’alcool il y a cinq ans, il se trouve dans une période délicate parce que le syndic de son immeuble veut lui faire payer 4000 Euros dont il est sûr qu’il est dans son droit de ne pas payer. Malgré les menaces, il devient agressif, ce qu’il n’aurait pu faire sous emprise alcoolique  et va voir le conciliateur de la république, a pris contact avec des associations de consommateur, il prend rendez vous avec Mr Estrosi, plus rien ne l’arrête. Pour lui il a un chalenge à mener et surtout sans alcool. C’est un Baroud d’honneur qu’il veut gagner.

Gérard nous dit que l’alcool n’avait rien à voir avec son métier, mais les conséquences étaient quand même là. Ses collègues de travail, sympa avec lui, lui ont dit qu’effectivement ils s’étaient aperçu que de temps en temps il avait un coup dans l’aile mais que ça ne se voyait pas. La psychothérapie de groupe au CALME lui a fait un bien énorme parce qu’enfin il a pu mettre un doigt sur son mal être. Il ne supportait plus l’école mais, heureusement pour lui l’âge de la retraite est arrivé, mais ce n’est pas ce qui le faisait boire.

Il y a beaucoup de personnes qui ont eu des problèmes  mais tous ne sont pas devenus alcooliques. Cependant certains (10 % de la population adulte) ont trouvé un excellent médicament (au départ) appelé « alcool » qui permettait d’oublier, de dormir de se sentir mieux, excellent psychotrope, calmant, somnifère qui se trouve à tous les coins de rue et pas cher. Pas besoin de voir un médecin pour se le procurer et le piège se referme au moment où la dépendance arrive.

Comment vient la dépendance ?

C’est la biochimie du cerveau. Le cerveau après quelques années de consommation d’alcool excite un « laboratoire » qui secrète de la THP (Tetra Hydro Papaveroline), c’est un produit morphinique (principe actif de l’opium) et cette morphine remplace les endorphines qui régulent le bien être et le mal être dans le circuit de la récompense du cerveau. Plus il y a d’endorphines via l’alcool moins il y a d’endorphines naturelles et pour rééquilibrer le système, cerveau a besoin de plus de  THP (via l’alcool). Dès qu’il y a manque d’endorphine, le cerveau commande pour avoir de la morphine donc de boire. S’il n’y a pas apport de ce produit le mal-être intense s’installe. Il faut savoir que ce « laboratoire »  qui n’est pas une région spécifique du cerveau reste en mémoire tout le reste de notre vie et qu’une toute petite quantité d’alcool qui arrive au cerveau remet en route ce labo qui diminue petit à petit la production d’endorphines naturelles, entraîne la rechute à 99.9% des cas. C’est pourquoi L’ABSTINENCE DOIT ETRE TOTALE ET DEFINITIVE.

Marcelle nous dit qu’elle ne boit pas comme tout le monde, elle peut s’arrêter huit jours mais ne peut pas quitter une table tant qu’il y a de l’alcool dessus.

Nous lui expliquons que l’alcoolisme est une perte de liberté de pouvoir s’abstenir d’alcool, qu’il y a toutes les formes d’alcoolisme mais quand on est pris dans l’engrenage, il n’y a que les soins pour pouvoir s’en sortir.

J.J. conclut en lui disant, « tu verras quand tu sortiras du CALME, tu te sentiras libre et cent fois mieux que maintenant. TU seras une autre Femme. »

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