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13 mars 2014 4 13 /03 /mars /2014 13:26

 

Sujet Thèmes du jour 

"L’alcoolisme, maladie ou non ?"

 

Compte rendu :

Tous les prénoms cités sont des pseudos

 

Texte d’Antoine en 2004 : je n’aurais pas dû accepter de faire un petit laïus sur ce sujet parce que finalement il est beaucoup plus complexe que je me l’imaginais et les membres de SAN.S.A.S. ont fait en sorte de me compliquer la tâche. Nous en avons discuté pendant deux fois une heure et demie, et dès le début nous avons buté sur la définition même de la guérison.

Pour les uns c’est l’absence de maladie.

Pour d’autre c’est être en bonne santé, c’est à dire être bien dans sa tête, bien dans son corps, bien dans ses relations. Comme le dit l’OMS.

Pour d’autre encore guérir de l’alcoolisme c’est « sous le coup d’une émotion forte, qu’elle soit de bien être ou catastrophique, ne pas penser à l’alcool comme remède pour atténuer cette émotion. » Comme démonstration, j’ai connu plusieurs personnes dans la région Marseillaise qui l’un après le décès de son épouse, l’autre suite à un cancer de la gorges et ablation des cordes vocales me disaient : « tu sais Antoine, après ces événements dans ma vie, si je n’ai pas rechuté c’est que j’étais Guéri de mon alcoolisme. »

Personnellement j’aime bien la définition d’Elizabeth FRIT qui dans la tempérance donne cette définition :

LA SANTE PARTICIPATIVE ET D'IMPLICATION PERSONNELLE.

C'EST RESSENTIR UNE VIGUEUR PHYSIQUE SE TRADUISANT PAR UN GOUT POUR L'EFFORT, UNE RECHERCHE D'ACTIONS GRATIFIANTES. C'EST RESSENTIR DE MANIERE HABITUELLE UN PLAISIR DE VIVRE, UNE SATISFACTION PSYCHOLOGIQUE et UNE PLENITUDE SPIRITUELLE.

Dans notre discussion les plus virulents à dissocier la guérison du corps et celle de la tête sont les anciens malades qui se sont soignés depuis très peu de temps, mettant en avant leur connaissance de la THP et du petit laboratoire qui redémarre dès la première goutte d’alcool ré ingéré et même l’alcool caché qui peut entraîner une rechute, mais la plus acharnée était la compagne d’un malade sorti de cure depuis un mois à peine presque outrée que l’on parle de guérison et qui a peur que son compagnon prenne le terme de guérison comme une autorisation de boire modérément. Elle le disait avec gentillesse mais fermement.

Il y avait aussi une personne en cours d’alcoolisation et en préparation pour atteindre l’abstinence dans un certain temps, un futur client pour un centre de cure, il n’est même pas possible de parler de guérison parce que, même la maladie est contestable alors la guérison…

Pour les personnes qui sont sortis de l’alcool depuis deux ans,  ils sont encore hésitant : « la guérison OUI, mais il faut être vigilant et ça nous prend la tête. »

Pour ceux qui ont plus de trois ans d’abstinence, ils sont dans un état où dire qu’ils sont guéris ne leur posent pas de question.

Et pour les plus anciens, mais nous n’avons pas beaucoup de recul à SAN.S.A.S., la guérison est là sans contestation possible, mais nous n’en faisons pas un dogme.

Mais pourquoi me sens-je guéri. Comme la définition de la maladie alcoolique est une perte de liberté, de même la marque la plus importante de ma guérison est la reconquête de cette liberté perdue. Ce n’est pas seulement la disparition des symptômes, car il y a bien absence des signes extérieurs de la maladie, mais j’ai redéfini mes rapports aux autres et à la société. Je n’ai plus de regret ni de désir vis à vis de l’alcool.

Cette notion de guérison gène beaucoup de monde, mais la guérison c’est aller au delà de l’abstinence qui pourrait être malheureuse, mais pour moi la guérison correspond à une abstinence définitive, heureuse, librement acceptée.

Moi je dis que je suis Guéri, je le dis haut et fort

et ce n’est pas  seulement une IDEE

c’est une VERITE

 

Annie, les premiers mois l’arrêt est difficile et il est hors de question d’être guéri car l’alcoolisme est la perte de liberté de pouvoir boire de l’alcool. Nous avons tous essayé de reboire ça ne marche pas.

Richard, il faut d’abord apprendre à gérer les événements de la vie et comme cela il y aura moins de chance que les événements de la vie vous détruisent si vous ne consommez plus d’alcool.

Fanny pense que l’on ne peut être guéri puisque elle ne peut pas boire  sous peine de rechute. C’est un handicap de départ.

Abdel, cette semaine a bu deux verres…. En dormant.

Denis, la dépression et l’alcool sont, pour lui, indissociable : je bois je déprime, je déprime alors je bois.

André, qui est sorti de cure il y a six semaines pense qu’il n’est pas guéri mais que ce n’est qu’une question de temps et d’esprit.

Alain revient sur le sujet de la semaine et de l’acceptation par l’agence du médicament du Baclofène. A ce qui est dit les personnes ne perdent plus la liberté de boire un verre d’alcool.

André nous dit qu’il a pris de Baclofène jusqu’à 130 mg/j, ça ne l’a pas empêché de boire, il en avait toujours envie et il buvait en prenant le Baclofène. Maintenant il a été obligé de faire une cure en milieu protégé pour s’arrêter définitivement.

Richard, le Baclofène lui a permis de perdre la culpabilité de boire en en prenant 100 mg par jour.

Albert a vu une émission télé avec un témoignage d’une femme qui buvait 8 verres par jour, avec Baclofène elle est redescendue à 3 verres mais pour continuer à boire trois verres il aurait fallu doubler la dose, son médecin n’a pas voulu avec les risques des effets secondaires, elle a changé de médecin et de pharmacien pour pouvoir continuer à boire.

Abdel, n’arrivait plus à marcher, en s’arrêtant de boire, il a guéri ses malaises physiques mais pour tous il s’est arrêté de boire.

David, la dépression l’a amené à l’alcoolisme, sorti de cure il y a quinze jours, il rêve beaucoup d’alcool, il rêve qu’il reboit, il culpabilise. Le matin il se dit qu’heureusement ça ne lui arrive pas mais la pulsion est encore forte.

Claude bis, c’est le subconscient qui continue à t’agiter.

Thérèse, dans ses rêves, l’alcool est inaccessible à cause  de son prix>.

Bob, pense que l’on peut guérir puisqu’on n’y pense plus. Il sait maintenant que l’alcool n’est pas bon pour lui, alors il n’a aucune raison d’en reprendre.

Si tu n’y penses plus c’est que tu es guéri. Ne plus penser à l’alcool, ne plus avoir de désir pour lui, c’est signe de guérison.

On peut guérir de tout, y penser n’est même pas rechuter.

Abdel, s’il pense trop à l’alcool il y a de fortes chances pour qu’il aille en consommer.

Virginie, n’a pas eu de mal de se passer d’alcool quand elle a quitté Nice pour travailler en montagne, mais dès son retour sur Nice, ça a été la cata, elle sent la difficulté du retour dans la vrai vie.

Marie, l’alcoolisme est une maladie psychologique dont on peut guérir mais c’est à la longue que l’on s’en aperçoit.

Maurice pense qu’on peut arriver à guérir, mais après trois mois et demi, il n’est pas guéri, mais il n’a pas envie de boire, c’est là l’essentiel et il espère qu’avec le temps il guérira. Il a fait quelques cauchemars avec l’alcoolo et trouve cela très désagréable. Il a fait un repas en famille, ça s’est pas mal passé, quelques uns lui ont posé des questions mais il a bu sa boisson sans alcool et c’est tout. 


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