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20 juin 2014 5 20 /06 /juin /2014 10:17

 

Sujet Thèmes du jour 

"Avez-vous perçu le risque réel de votre alcoolisation"

 

Compte rendu : 

Les prénoms sont des pseudos.

 

Abdel, avant l'arrêt de l'alcool, n'avait pas vraiment conscience du danger.

Henri : a partir du moment où l'on boit, on prend des risques. C'est aussi un suicide à plus ou moins  long terme. Comme me disait ma compagne "c'est pas facile de mourir". Après ma "résurrection", je savais que les dégâts étaient bien présents. J'avais des moments de lucidité sur mon manque d'alcool.

Domi n'en avait pas conscience non plus. Durant des années il a consommé des alcools forts sans avoir conscience des risques encourus. C'est la maladie qui lui a ouvert les yeux. En continuant l'alcool, il était très proche de la mort. Personne, avant les médecins, ne lui avait dit à quel point il était en danger de mort.

Albert, lui en avait pris conscience avant d'aller voir son médecin pour lui en parler. Il se rendait compte que ses capacités physiques n'étaient plus les mêmes qu'avant sa consommation excessive d'alcool. Risquer sa vie ne lui avait tout de même pas effleuré l'esprit. Il  préférait nier les évidences.

Brigitte : Mais quand vous côtoyez une personne malade, voyez-vous aujourd'hui les risques encouru par cette personne?

Oui, répond Annette. Je voyais mon mari changer à vue d'œil. La déprime s'emparait de lui quand il buvait. Je ne pense pas qu'il se rendait compte des risques encourus. Il a fallu que ce soit les médecins qui lui disent. Moi il ne m'entendait pas!

La discussion s'enchaine sur le Délirium Tremens.

Abdel avait des crises d'épilepsie, mais à la place d'un délirium, il entendait, dans sa tête, de la musique arabe qui n'existait pas

Bob nous dit: deux mois après être sorti de Monaco, j'ai subi une cuite sèche. Après avoir stoppé l'alcool, c'est seulement à ce moment là que j'ai pris conscience de mon état de santé.

Henri: c'est le médical qui nous met en face des séquelles que l'on garde mais que l'on ne voulait pas voir avant.

Bob nous dit que sans aide médicale, il n'aurait probablement jamais arrêté l'alcool parce qu'il n'avait pas conscience des dégâts occasionnés par la surconsommation. Après, je n'avais pas envie de mourir et le suivi psychologique m'a beaucoup aidé dans la prise conscience.

Annette rappelle que dans certains endroits reculés, il n'y a pas forcement de lieu pour envisager une cure.  Puis les paysans parfois, n'ont pas la possibilité de faire une cure pour se soigner. Il y a les bêtes, les cultures qui ne supporteraient pas leur absence. Bien souvent ils n'ont alors, que les psychologues et les associations pour se soigner.

Claude bis  nous confie qu'après sa dernière cure, la psychologue lui a conseillé de se tourner vers une association et un groupe de parole. J'ai pris conscience très vite des bienfaits du groupe et des réponses à mes interrogations apportées par les membres du groupe. Oui, la semaine suivante après ma sortie de cure, j'avais encore des questions qui me tracassaient. Puis petit à petit, j'ai appris à apprécier l'association qui était à l'époque vers Notre Dame. C'était très sympa comme ambiance, et je me suis parfaitement intégré dans le groupe.

Abdel venait aussi à l'association lorsque les permanences se trouvaient à Notre Dame. Ce qui était surprenant, c'est que pendant le Ramadan, il ne touchait pas une goutte d'alcool. Il a fallu plusieurs chutes et beaucoup de problèmes de santé pour qu'il se décide à stopper l'alcool. Il a fait plusieurs cures mais à chaque fois il rechutait. Il n'en pouvait plus. Il disait ce n'est pas ma faute mais celle de la bouteille. Autour de lui plus personne n'y croyait. Personne ne pensait qu'il pourrait un jour s'arrêter de boire.

Albert nous dit que beaucoup de personnes pensent qu'après une cure, le malade est guéri. Ils ne s'imaginent pas qu'une cure réussie passe par une abstinence totale et définitive, que c'est fini et que c'est dorénavant  alcool 0.

Brigitte demande à Pierre ce qu'il en pense, mais Pierre ne veux pas parler. Brigitte lui fait remarquer que personne ne l'oblige à parler mais que c'est simplement une proposition qu'il peut refuser sans problème.

Parler, Annette dit qu'avec l'alcool les langues se délient. Et on se dit des choses pas toujours agréables à entendre.

Albert nous commente une après midi à la plage d'un groupe de personnes avec enfants. Les hommes se sont mis à boire du rosé en pleine chaleur. Au début tout le monde restait discret, mais à la fin de l'après midi ceux  qui avaient bu étaient bien allumés et bruyants.

Domi : à la plage, les gens boivent beaucoup.

Annie: J'avais pris conscience de mon état de santé. Avant l'arrêt de l'alcool, je me regardais dans une glace, et je me disais "comment seras –tu dans 10 ans" Et puis il y avait les crises d'épilepsie. Je ne me souvenais plus de ce que j'avais fait la veille. Les problèmes liés à la mémoire me gênaient beaucoup. Quand je suis allée voir mon médecin pour lui exposer mon grave problème, je savais effectivement que sans l'arrêt de cette saleté d'alcool, je réduisais considérablement ma durée de vie.

Pierre ne s'est pas aperçu de son état de santé. Il était  à la retraite et se laissait vivre. Quand il est sorti du Calme, il est venu tout de suite à l'association. Mais avant la cure, Quand il se sentait mal, il sentait bien que c'était à cause de l'alcool.

Henri nous dit : "A l'échographie du foie, on voit bien les dégâts occasionnés par l'alcool!"

Domi Souvent les problèmes commencent avec une cirrhose, mais un malade alcoolique n'a pas droit à une greffe du foie. Alors, les choses se compliquent encore plus. En plus d'une pancréatite, on développe des varices œsophagiennes qui éclatent. A la première de mes hospitalisations, le médecin m'a jugé incurable et irrécupérable. C'est un second médecin qui m'a orienté vers les services de soins de l'Archet. Beaucoup de médecins attendent le déclic chez leurs patients pour les soigner!

Annette : Pour certaines personnes qui ne peuvent pas l'entendre, il faut que le médecin prenne des gants pour dire l'état de santé lié à l'alcool de leurs patients. Il leur est parfois difficile d'accepter le fait d'être alcoolique, et souvent refusent les soins.

Henri En même temps, il est très difficile de soigner un foie malade si l'on remet de l'alcool par-dessus!

Albert: la démarche n'est facile ni pour le médecin, ni pour le malade. Moi, j'ai été très direct avec mon médecin. J'ai avoué mon alcoolisme tout de suite.

Bob : Quand je suis allé voir un médecin alcoologue, j'avais les yeux qui respiraient l'alcool! Le lendemain j'étais en arrêt de travail pour commencer les examens  et deux jours après je rentrais en cure à Monaco.

En conclusion, Henri nous dit qu'il est plus facile à un médecin d'annoncer un cancer à son patient qu'une maladie alcoolique.


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