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15 mars 2008 6 15 /03 /mars /2008 14:50

Sujet  Thèmes du jour :
"A partir de votre expérience personnelle,
 quels sont les événements qui nous fragilisent
 et
 ceux qui nous aident à tenir."

Compte rendu :
Ce soir quatorze personnes à la réunion.
Les difficultés de Brigitte sont multiples : le stress au travail, souvent des flash alcool et des envies intenses de retourner vers la bouteille, toutes les contrariétés sont sujettes à un retour à l'envie. Cela fait un mois d'arrêt mais elle trouve que c'est difficile. D'elle même elle a supprimé le S. passant de 4 à 1 comprimé parce que ce produit la transformait en zombie, mais elle avoue qu'elle n'aurait pu s'arrêter en ambulatoire sans lui, celui du soir lui permet d'arrêter le vélo qui tourne dans sa tête en s'endormant (elle dort comme un bébé maintenant.)
Discussion sur l'Aotal : elle en prend mais trouve que ça ne lui fait rien, il est vrai que de nombreux malades alcooliques prennent se produit pour un placebo.
Claude essaye de remettre les choses à leur place, (ayant discuté plusieurs fois avec Madame Aotal), l'Aotal est un produit qui agit sur le système GABA dans le cerveau et agit sur certains neuromédiateurs, Il sert surtout au maintien de l'abstinence mais peut être pris quand même quand il y a désir intense de s'arrêter de boire quelques jours avant l'arrêt total de l'alcool. Il est bien recommandé en cas de rechute de continuer à prendre l'Aotal car il continue son action sur les neuromédiateurs. Pour ceux qui étaient au forum de RAAMO en 2007, le docteur Ribeyre (psychiatre à l'hôpital de Monaco) en a longuement parlé (sans que Madame Aotal en soit informée). Claude explique sa retenue au départ de l'Aotal et son adhésion actuelle à cette thérapie. Il ne fait pas de miracle mais de nombreux médicaments n' dont pas non plus une panacée, ne font rien ressentir à la personne mais agissent sur le métabolisme et donc font du bien (exemple du Glucophage de Claude, qui ne s'aperçoit de son efficacité que quand il fait une analyse de sang : glycémie sanguine)
Brigitte nous raconte avec tact le plaisir qu'elle a maintenant à ne plus « gerber » matin et soir et se réveiller le matin en pleine forme (elle ne fait même plus la sieste). Mais elle continue a trouver que c'est dur, mais de voir et d'entendre d'anciens ou de nouveaux malades la booste pour aller de mieux en mieux..
Claude parle des nombreuses années qu'il a passé auprès des malades alcooliques, il n'en retrouve que des bienfaits, le plaisir de voir autour de soi des gens qui allaient mal et qui maintenant revivent : Brigitte transformée après seulement un mois, Gilles qui rentre en cure dans trois semaines, Cedrick, Jean Jacques, Claude bis, Claude ter, et les autres comme Monia, , Patrick 1 et 2, Christine, que l'on a vue si mal et qui maintenant passe nous voir parfois pour nous dire que tout est OK et tous les autres qui ne restent pas anonymes dans nos cœurs.. Tous ces témoignages sont des encouragements à continuer encore et encore, Il y a bien entendu les déceptions de ceux qui ne s'en sortent pas et qui finissent par mourir ou a végéter de cure en cure, de soins en soins.
L'association est le meilleur moyen de se sentir mieux avec des personnes qui sont présentes pour écouter.
Abdel nous ressert son mal être permanent, « l'alcool lui fait oublier les douleurs physiques qu'il ressent tous les matins », une bière et la douleur s'atténue. Les relations avec sa mère, son Père ne sont pas bonnes et il a toujours ces difficultés à s'exprimer devant eux sans un verre de bière. Personne n'arrive à comprendre que durant le carême il est capable de s'arrêter 40 jours et quelques et qu'après c'est la rechute assurée pour lui ce sont les vicissitudes de la vie qui le font aller plus mal : l'administration, la pluie, le beau temps, la chaleur, le froid tout est prétexte pour se détruire. « dites moi pourquoi, moi, je rechute tous le temps et pas vous ? »
Cedrick se sent de mieux en mieux , entendre parler les autres le réconforte. A la question du pourquoi il n'est venu que six mois après sa cure, il dit qu'à la question au Calme de savoir s'il fréquenterait une association il avait répondu « NON ». La peur de parler d'alcool avec d'autre ne lui semblait pas indispensable. Mais six mois plus tard, son raisonnement avait changé, depuis il s'est aperçu que nous étions des hommes et des femmes qui partagions un même chemin. Il avait peur que de parler de lui, le ferait revenir en arrière et il pensait qu'il n'avait plus à en parler. C'est simple, pour se soigne,r il s'est enfui de Paris où était tout ce qu'il rejetait et ne voulait surtout pas se retomber dans le passé.
Ce qui pourrait le fragiliser c'est un coup dur de la vie, il essaye de se cuirasser mais il a peur car il ne veut surtout pas revenir trois ans et demi en arrière. On a jamais fini de mettre le doigt sur la maladie, et ce n'est sûrement pas en se réalcoolisant que l'on peut régler les problèmes.
Pour Jean Jacques le point commun du malade alcoolique est qu'il est très différent des autres personnes, il est ultra sensible, tout peut le faire rechuter , les échecs, les joies, les peines et pour lui après 30 ans d'alcoolisation, de nombreuses cures, la prise durant des années d'Espéral, finalement il n'y a que l'associatif qui pour lui est fondamental. (meilleur que tous les médicaments)
Pierre s'est menti pendant quarante ans , à l'arrêt de l'alcool (entero gastro alcoolo pour rappel) plus besoin de se mentir à soi-même , à l'entourage. Ce qui le motive c'est la satisfaction de l'entourage et la peur de la rechute.
Abdel remet son couplet : c'est la faute de l'entourage, ma mère m'ennuie avec ses paroles, elle dit des mots et des mots qui le pousse à boire. La bière calme sa douleur physique, je vais arrêter petit à petit mais, nous, nous ne voyons pas de différence. Puisque l'alcool calme ma douleur physique pourquoi devrais-je arrêter de boire (il ne boit plus de la même façon qu'auparavant).
Jean Jacques puise sa force parce que pendant des années il a vécu avec alcool et médocs, maintenant il va bien et encore mieux sans alcool et sans médicament alors que durant des années il ne pouvait imaginer un scénario de cet acabit.
Quant à S. il est venu alcoolisé, très en retard, a pris le train en marche mais nous voulions lui laisser la parole, il a une nouvelle place, consomme quand il veut, il gère dit-il, une bouteille le dimanche, il veut être libre, actuellement il trouve qu'il est mort socialement mais compte bien se remonter, veut une compagne, une famille. Mais dès qu'on lui parle d'une vie gâchée depuis 20 ans, sa colère monte, il deviendrait violent, il trouve qu'il vit bien et qu'il sait gérer son alcool que nous sommes des tarés qui ne savons pas ce qui est bon.... Et il s'en va en claquant la porte.
C'est dommage car Gilles voulait parler et S. a plombé la réunion, Gilles nous répondra la semaine prochaine.
Brigitte qui ne cesse de parler (la clochette va parler) termine la réunion en nous disant qu'elle a pensé pendant des années à la notion de plaisir dans l'alcool et que maintenant elle s'aperçoit qu'il y a beaucoup de souffrance et qu'il n'y a plus de plaisir.

 

 

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