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28 février 2009 6 28 /02 /février /2009 14:18

Sujet  Thèmes du jour :
"Le négatif dans l’abstinence à transformer en positif"

 

Compte rendu
La discussion commence par le libellé du thème, faut-il mettre avant l'abstinence ou dans l'abstinence. Nous gardons le libellé identique quitte à mélanger les deux durant notre discussion.

J.J. Le négatif on ne peut le changer, c'est l'histoire du peintre qui travaille avec lui, il arrive à 10h30, repart manger à 11h30 revient à 14 h 00 et attend avec impatience que J.J. s'en aille pour pouvoir partir et boire à sa guise. Il n'est que dans le négatif.

Babeth : l'alcool lui donnait du punch et maintenant elle ne peut plus faire comme avant, il faut dire que Babeth a arrêté l'alcool seulement depuis 10 jours, elle n'a pas le recul nécessaire

J.J. travaillait dans le bâtiment et il ne faisait que le quart du travail qu'il est capable d'effectuer aujourd'hui.

Gérard pense qu'il est difficile de transformer le négatif en positif parce qu'il ne se rappelle plus les moments négatifs qu'il passait. Il ne se souvenait pas toujours et se le demandait qu'est-ce qu'il avait fait la veille au soir.

Louis avant de partir à Val Pyrène a récupéré son permis de conduire, il lui a fallu repasser le code, une visite médicale à 150 Euros sans remboursement de la SS, il est maintenant fiché et devra se représenter à la police dans un an, le positif de cela c'est qu'il a pu le faire donc du négatif il est passé dans le positif. Tout n'est pas réglé mais chaque chose en son temps. Le positif c'est qu'il sait que maintenant il peut agir même avec l'aide des autres.

Gérard : on devient plus responsable vis-à-vis des autres car alcoolisé on ne se rend compte de rien.

Babeth en buvant elle perd la mémoire, son énergie, elle ne se rappelle plus (comme beaucoup d'entre nous) ce qu'elle a fait la veille. Elle a  plusieurs fois été obligée de demander à son mari ce qu'elle avait dit, ce qu'elle avait fait. Il lui a dit il y a quelques temps qu'il avait peur « qu'elle lui claque entre les doigts ». Babeth se « déchire » depuis deux ans, son énergie s'en va, elle sait maintenant qu'elle est malade alcoolique alors qu'elle ne pouvait l'admettre il n'y a pas si longtemps. Elle regrette le temps où elle pouvait boire rien que pour le plaisir. Mais nous savons qu'une fois guérie elle s'amusera autant que quand elle buvait, sinon plus.

Papy fait maintenant des tas de chose qu'il ne pouvait plus faire du temps de son alcoolisation, la semaine dernière, malgré sa polynévrite, il était chez ses enfants qui lui ont proposé de le descendre sur une chaise jusqu'à la rivière, pour son amour propre non seulement il est descendu sur ses jambes mais en plus il leur a fait un pied de nez en remontant par ses propres moyens. Il a pu faire ses croquis en toute tranquillité.

Babeth est anxieuse dans son abstinence, parce qu'alcoolisée elle était au service de tous le monde, maintenant elle a dit à ses enfants qu'il faudrait qu'elles l'aide et ses enfants ont du mal à comprendre « comment ? Maman faisait tout et maintenant il va falloir que nous mettions la main à la pâte ? »

J.J. C'est un souci vis-à-vis des autres que de devenir abstinent, l'abstinence nous fait sortir de la société, mais avec les années ça change.

Claude ter : chacun a une façon de voir son abstinence, pour lui il n'a pas senti de côté négatif.

Cédrick lui répond que lui change mais toi, tu es obligé d'assumer. Si tu assumes difficilement, la personne en face va s'en apercevoir.

Claude lui répond qu'il a eu des moments difficiles avec ses filles, il a eu envie de reboire, mais il a transformé ce moment négatif en allant manger une bonne douzaine d'huitre au café de Turin, place Garibaldi. Il a remplacé la boisson par la bouffe .

J.J. En arrêtant de boire, tu te trouves différent, après c'est simple, il faut savoir éliminer les personnes qui ne peuvent arriver à te comprendre.

Cédrick : au début de l'abstinence, en se retrouvant en groupe, il te semble être remarqué, c'est difficile à vivre.

Babeth a mis les points sur les i  en arrêtant. « Tu veux une fritée, la cuisine est là », pendant 38 ans c'est elle qui supportait tout sur ses épaules, maintenant, elle veut déléguer. Quand elle s'est arrêtée elle leur a dit « c'est votre faute si je bois » et du moment qu'elle fait l'effort de s'arrêter elle voudrait bien qu'ils participent à son désir d'abstinence car elle ne se sent pas l'énergie de s'arrêter toute seule, elle a besoin d'épaules secourables comme ELLE a toujours fonctionné, maintenant aux autres à faire aussi l'effort. L'alcoolisme d'un des membres de la famille est l'affaire de toute la famille.

Cédrick nous fait passer un papier qui résume beaucoup de nos pensées

            Je ne veux plus BOIRE

            Parce que

           Je ne veux plus OBEIR

Babeth : maintenant quand j'ai du temps de libre je vais me promener, c'est dur pour ma famille parce qu'ils n'avaient pas l'habitude de cette attitude.

Claude ter raconte une histoire de son passage au Calme. Durant la semaine de sevrage, une jeune femme qui était là pour se soigner, avait pris l'habitude de faire du repassage et tous étaient heureux que leurs fringues soient bien repassées. Quelques jours plus tard, le psychologue lui a fait comprendre qu'elle devait s'occuper d'avantage d'elle que des autres. Il faut réapprendre à dire NON. (Ce sera l'objet de deux débats durant ce mois « être égoïste, et apprendre à dire NON »)

Babeth a vu le psy, au départ elle ne savait pas quoi dire et finalement, elle a réussi à vider un  peu son sac, mais il y en a encore beaucoup à vider. Mais ça viendra.

Martine n'a jamais appris à dire non et elle ne sait toujours pas, car elle pensait pouvoir être aimée pour cela.

Babeth nous dit aussi qu'elle supportait tout dans la famille pour se sentir Aimée, maintenant il va falloir qu'elle apprenne à s'aimer toute seule.

Cedrick nous dit que son psycho lui a dit de prendre le risque de faire déplaisir à une Femme en sachant dire non pour en être encore plus aimé.

Martine, il faut savoir rendre service et aimer et être aimée, mais pour cela c'est difficile de dire NON. Elle répète qu'elle ne sait pas dire non. Il ne faut pas dire non par rapport aux autres mais le dire par rapport à toi.

Il faut que tes services soient appréciés et non que ce soit une obligation pour toi.

Babeth on oublie trop souvent de penser à nous avant de penser aux autres. C'est plus pour être aimée qu'elle ne pouvait pas dire NON. Elle a toujours tout fait, maintenant c'est difficile de faire marche arrière et dire non parce qu'elle culpabilise.

Cédrick 31 arrive, il nous dit qu'il va bien mais parle peu, peut-être que l'arrêt de l'alcool depuis lundi est difficile et qu'il est en période de manque, il a vu le médecin et la reverra régulièrement dans les premiers temps.

Babeth se sent agressive maintenant, mais elle est sûre qu'elle ne changera pas son comportement dans l'arrêt car elle ne veut plus entendre les geignements des uns et des autres sur son épaule secourable. Elle veut penser à elle.

Madeleine, le médecin lui a proposé l'Espéral, mais les souvenirs de son père alcoolique l'empêchent de passer par cette thérapie. Pour elle, être abstinent, est une punition. J.J. qui a été sous Espéral pendant des dizaines d'années lui explique les bienfaits et les méfaits de l'Espéral afin qu'elle soit bien au courant de son utilisation. Il lui explique que s'il vit encore c'est bien à cause de l'Espéral car il lui a permis de faire des pauses salutaires durant ses 30 ans d'alcoolisation.

Babeth nous dit que l'alcool était un plaisir pour elle. Maintenant elle arrête là son parcours avec l'alcool parce qu'elle veut vivre normalement. Elle a bu pendant des années avec modération, depuis deux ans c'était sans modération, maintenant elle va s'arrêter car elle veut tout simplement VIVRE.

Claudebis se demande si elle n'a pas une jumelle parce que son discours a complètement changé depuis dix jours, ce n'est plus la Babeth que nous avons connu pendant un an : excitée, hargneuse, déblatérant parfois en sachant qu'elle risquait de dire des bêtises. Maintenant elle est plus calme, plus posée, avec des jugements sains, nous l'aimons bien notre Babeth.

 

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7 février 2009 6 07 /02 /février /2009 11:33

Sujet  Thèmes du jour :
"Difficulté d’être abstinent dans la vie quotidienne"


Compte rendu
Madeleine se demande pourquoi elle était si bien en centre de cure et que une fois sortie, elle recommence à avoir pleins d'envies.
C'est là dès le début qu'intervient cette difficulté d'être abstinent à la sortie de cure. Dès qu'elle est sortie de cure elle a eu envie de boire du rosé.
J.J. lui répond qu'il ne faut pas aller se faire soigner pour arrêter l'alcool mais il faut y aller en ayant le profond désir d'aller bien en sortant, l'alcool n'est que la conséquence du mieux être. Quand on va se soigner on est mal dans ses baskets, le rôle de la cure c'est de te faire sortir avec le bien être, alors, il n'y a plus besoin de rosé pour calmer tes angoisses.
Abdel, redevenu abstinent (avec une côte cassée suite à une crise d'épilepsie due à l'arrêt sans aide médical) se demande toujours quelles sont les causes de son alcoolisation. Il se dit sans problème, mais, en été quand il fait chaud une bonne bière le rafraichit bien. Nous lui faisons remarquer que sa dernière rechute a eu lieu en novembre quand il faisait déjà frais, qu'il est capable de tenir sans alcool durant le carême, et que la rechute revient après quelques semaines, c'est bien dans sa tête que cela se passe.
J.J. a rechuté dix fois ou plus, l'Espéral lui a permis de se maintenir, en état de mal être, sinon il ne serait pas là pour nous le raconter. Si j'ai replongé c'est à chaque fois parce que j'avais un problème, mais je n'avais pas résolu le problème initial. Madeleine, tus ais bien que tant que tu seras avec ce compagnon tu seras dans le mal-être et que tu n'arriveras pas à en sortir, car tu te complairas dans ce mal-être.
Jean pense qu'elle suscite son compagnon dans cette emprise qu'il a sur elle, il te prend pour son enfant avec tout ce que cela comporte comme idées reçues. De toute façon tu fais tout mal, dit-il.
Madeleine sait qu'elle n'est pas assez autonome, il faut qu'elle cherche à se passer de lui (chez le psy, il l'accompagne dans le cabinet, chez le généraliste, il l'accompagne dans le cabinet, pour faire les course, il l'accom... de toute façon elle ne sait pas les faire, il la suit partout pour lui reprocher tout ce qu'elle fait.)
J.J. tu comprends quand même que c'est lui le problème et pas l'alcool, à toi à prendre tes responsabilités, à te prendre en charge, à Vivre pour toi. Actuellement il est nécessaire que tu sauves ta peau. Va voir une association, va voir une assistante sociale (elles sont là pour régler des situations semblables).
Christian n'éprouve pas de difficulté à être abstinent, mais quand on le pousse dans ses retranchements, il s'aperçoit finalement que ce n'est pas si aisé que cela, mais il à peu de contacts avec les personnes extérieures, ses fréquentations sont plutôt Sansas et des gens qui ne l'incitent pas à consommer.
Jean, qui est conjoint d'une malade fréquentant l'association, pense que le problème est en soi, et tant qu'on n'a pas régler son compte avec soi-même il est difficile de lutter. Il y a probablement deux niveaux où nous devons travailler. Le premier est physiologique (faire la fête ou non et savoir s'abstenir) et le deuxième est psychologique et celui-ci ne peut-être réglé que médicalement, sa compagne a suivit une cure ambulatoire de 18 mois avant de dénouer l'écheveau de son mal-être.
J.J. nous fait part de ses rechutes, c'est tellement bon de consommer quand on n'est pas bien, Il se rappelle qu'en prenant un jour l'avion pour Djerba, sa décision était prise de boire une bière en arrivant à destination, ce qu'il avait préparé c'est effectué, il a tenu une huitaine de jours à boire modérément, puis ça a été la descente aux enfers.
A 24 ans il a fait sa première cure, mais au bout de cinq ans il avait oublié les dégâts dus à l'alcool, il n'avait alors pas réglé ses problèmes. Sa vie a été un bras de fer continuel entre boire ou ne pas boire. Maintenant à 54 ans, il a réglé, par sa psychothérapie, ses problèmes de mal-être, il ne ressent plus de stress et se trouve heureux de vivre sans alcool.
Gaël nous dit que ce qui est paradoxal c'est que sans alcool, il vit bien, mais dès que le mal-être se réinstalle, l'alcool est le premier médicament vers lequel il se tourne. Il faut que les problèmes de la vie soient équilibrés car quand on n'en peut plus « après tout on s'en fiche de rechuter.
J.J. quand on replonge, c'est une déception totale. L'arrêt c'est souvent le déclic. Il a de la chance d'être encore en vie car sans l'Espéral il serait probablement mort car il n'aurait pas eu tous ses moments de répits.
Gaël nous dit qu'il fréquente tous les jours un CSST et que beaucoup de personnes qui le fréquentent n'en peuvent plus parce que les produits qu'ils prennent les anesthésient. Le psychiatre lui a dit qu'il était en bonne voie mais que tout seul, c'est dur. Il envisage, après la post cure de faire des petits boulot à domicile, il pense que pendant un certain temps il continuera à fréquenter le CSST car, il veut parachever les discussions qu'il a avec le psycho, l'assistante sociale, le psychiatre, les éducateurs, le médecin.
Louis n'éprouve pas de difficultés particulières, cela fait six mois qu'il est sorti de l'alcool, et ses cauchemars ont disparu, il espère qu'ils ne reviendront pas.
Gérard après deux cures, il lui semble avoir réglé ses problèmes de mal-être et n'a pas trop de difficultés pour être abstinent, il faut se surveiller avec une épée de Damoclès au dessus de sa tête. Notre vie n'est pas facile, mais ni plus ni moins que ceux qui n'ont pas eu de problème d'alcool. Il craint la rechute, et il sait qu'il a très mauvais caractère, mais maintenant, il peut se promener, faire ce qu'il ne pouvait pas faire avant ses cures. Il sent que depuis l'arrêt de l'alcool sa vie est plus difficile mais il sait aussi qu'il ne PEUT plus boire.
J.J. va dans son sens, car on vit dans un monde alcoolisé. C'est difficile de voir les autres boires modérément et soi-même ne pas pouvoir faire comme eux. C'est agaçant, dit-il. Il ne regrette pas l'euphorie due à l'alcool mais ce qui le dérange, c'est la gêne qu'il procure aux autres. Il faut dire que J.J. est ultra sensible et que le monde autour de lui compte beaucoup. Il veut être transparent vis-à-vis des autres.
Ce qui a beaucoup gêné Catherine c'est le comportement, vis-à-vis d'elle de personnes qui étaient malades alcooliques.
Madeleine nous dit que chez le papy qui l'emploie c'est très difficile, elle ne veut pas être méchante, elle ne peut pas se mettre en colère. Tous lui disent qu'elle ne doit pas se laisser faire, ça n'a rien à voir avec la distinction. Dans les situations pénibles elle a souvent des tentations, pour elle l'alcool est un médicament qui calme ses maux.
Cedrick 31 arrive tout émoustillé car les premières décisions sont prises. Il va faire un sevrage de huit jours en milieu hospitalier. Il a vu une infirmière au CCAA de l'Hôpital, sa peur était grande de faire un sevrage, peur du Delirium tremens, peur de la crise d'épilepsie. Nous en avions parlé mais maintenant qu'il a été mis devant les faits, il ne pensait pas qu'une proposition de cet ordre lui serait faite si rapidement. Il évolue en bien dans l'approche de sa maladie et sa dulcinée le suit dans sa démarche ce qui le conforte. Il a réduit de beaucoup sa consommation : pas le nombre de verre mais la quantité qu'il mettait dans chaque verre. Il fait un trait à chaque fois qu'il boit un verre
Gaël lui demande s'il avait une telle dépendance pour devoir faire un sevrage de huit jours, il lui répond qu'il avait peur de s'arrêter. Et Gaël de rajouter, après huit jours tu seras bien physiquement mais c'est après, c'est là que le travail commence. La dépendance psychologique.
Cédrick 31 se sait en prison et veut s'en sortir, il a fumé beaucoup de cannabis mais depuis l'été dernier il a arrêté cette consommation. Il pense qu'il a vécu très bien et qu'il s'est laissé enfermer dans un idéal qu'il ne pouvait plus supporter.
Il a arrêté le cannabis sans difficulté, mais sa consommation d'alcool a augmenté et s'est accélérée jusqu'au moment où il a décidé que cela suffisait avec les addictions. L'habitude est venue quotidienne, il veut voler maintenant seul et sans produit pour l'aider. Le CCAA l'a félicité pour sa détermination, sa venue à Sansas, sa démarche vers le CCAA et son acceptation d'une cure de sevrage.

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17 janvier 2009 6 17 /01 /janvier /2009 19:56

Sujet  Thèmes du jour :
"Alcool et ennui après cure"


Compte rendu

Gérard le premier en action, nous raconte qu'en sortant de cure, il a fallu qu'il soigne un cancer de la gorge, parce que durant sa cure une grosseur était apparue juste sous l'oreille. Et ensuite il a repris son travail qu'il est content d'avoir quitté par une retraite bien méritée.
Cedrick à eu besoin d'occuper son temps à la sortie de cure, il s'était éloigné de chez lui, loin de ses connaissances, il a pris un meublé d'abord, mais les temps libres étaient long et le sport l'a beaucoup aidé à supporter ce retour à la vie. En sortant de cure tu ne sais pas occuper tes loisirs et après quatre ans d'abstinence les journées sont trop courtes pour les vivres pleinement. Pour Cedrick, chaque fois qu'il avait un coup de blues, la promenade lui faisait un bien énorme, il a beaucoup marché durant cette période de sortie de cure. La promenade des Anglais, il en connaît tous les coins et les recoins.
Gérard pense qu'il est nécessaire d'avoir une vie affective après la sortie de cure car sinon, on peut s'enfoncer dans la déprime.
Papy, après quarante ans d'alcoolisation, a réappris à regarder les autres, il se mettait à la terrasse d'un café, devant un coca light, et il regardait les autres vivres, il avait perdu cette notion de voir les autres et cela lui faisait tout drôle de voir tout simplement la VIE. Alcoolisé il avait perdu la notion de l'autre. Et puis petit à petit il a recommencé à peindre. Maintenant il se promène beaucoup mais toujours avec un calepin pour croquer des scènes de la vie courante avant de les peindre.
Claude bis, durant la première année après sa sortie de cure s'est mis au vélo, et, aussi bizarre que cela paraisse, il a réappris à conduire, car il ne savait plus conduire qu'en état d'ivresse. Ensuite, il s'est mis à l'ordinateur, petit à petit puis en a acheter un, puis il l'a gonflé, il lui a rajouté un disque dur, il lui a mis de la mémoire supplémentaire et est devenu notre webmaster pour le blog SANSAS.
J.J. a fait plusieurs cures et chaque fois qu'il sortait il avait plein de projets dans la tête parce que à chaque fois c'était une renaissance. Il lui fallait retrouver une compagne parce qu'a chaque fois elles l'ont largué. Il avait son bateau à entretenir, donc il lui fallait de l'argent mais le travail ne l'a jamais rebuté et le boostait plutôt parce qu'il adore son métier et se plait au travail. Il y trouve du plaisir, de la satisfaction, il aime le travail bien fait. Alcoolisé, il se rend bien compte qu'il tournait à la moitié de sa valeur. Il comprend maintenant qu'il lui fallait quand même quelques mois pour retrouver son plein rendement.
Nous laissons Paul nous parler de son après cure car il a beaucoup de choses à dire.
En sortant de cure il était plein de bonnes volontés, il avait plein d'envies et s'était fixé des objectifs :
      - reprendre le travail après 18 mois de longue maladie
      - Traiter sa dentition qu'il ne s'était pas occupé durant sa période d'alcoolisation massive.
      - Se faire suivre par un psychiatre et aller dans un MaB
      - Trouver une occupation (la rando lui aurait plu)
Il n'a pas réussi à faire du sport, il trouvait trop dur de chercher un club de rando.
Il est revenu à son addiction au PC. Il est reparti dans un rythme identique à celui qu'il avait avant de rentrer en cure.
Ses relations avec son ex l'ont troublé, car elle aurait aimé, lui ne voulait plus, il a été déstabilisé.
Il y a quinze jours, il a craqué, s'est réalcoolisé mai a commencé à avoir peur.
Sur MSN, il a rencontré une femme à qui il avait raconté son histoire et il lui a parlé de sa rechute. Elle lui a fait la morale qu'il n'a pas trop supportée.
Il a appelé le centre de cure, où il est tombé sur une infirmière avec qui il a pu parler longuement, ils ont recherché d'où pouvait provenir cette réalcoolisation. Elle lui a conseillé de faire une cure de magnésium, ce qu'il a négligé. Il a retéléphoné au psychologue qui l'avait suivi durant la cure, contact excellent mais qui n'a pas été suffisant pour arrêter.
A son travail, il était suivi par un médecin du travail, connaissant les problèmes d'alcool, elle l'a bien aidé à prendre conscience qu'il fallait arrêter tout de suite.
Il est allé voir son médecin généraliste qui ne connaît pas très bien l'alcool, il lui a prescrit Révia et Aotal, du coup il s'est arrêté de boire depuis quarante huit heures. Il est culpabilisé par cette rechute et pense que c'est un échec, nous l'en dissuadons en lui expliquant que ce n'est qu'un palier vers le mieux être et il doit prendre un rendez vous avec un psychiatre qu'il connaissait déjà avant de faire sa cure.
Nous le sentons sur la voie de l'arrêt mais ce sera extrêmement dur pour lui. Il est devenu addict au PC. Il a un poste intéressant dans son boulot et n'a pas été mis au rancard malgré ses dix huit mois d'absence.
Arrive alors Pascal, que nous avons vu déjà il y a dix huit mois, il n'est pas en bon état, il n'a pas réussi à arrêter l'alcool malgré six mois de suivi dans un CCAA, il ne s'y sentait pas bien, et il était mal à l'extérieur, il met tout en échec. Il a la chance de ne pas avoir perdu son travail mais il est perdu dans sa tête. Il a du mal à admettre qu'il est dépendant de l'alcool parce qu'il arrive à s'arrêter une journée de boire quand il va faire du ski le dimanche.
Claude ter lui explique que pendant des années il a fait de la haute montagne tous les dimanches mais que la première chose qu'il prenait, en rentrant, c'était une cuite malgré quarante huit heures à l'eau fraîche des montagnes.
Cedrick 31, qui n'est toujours pas sorti de l'alcool explique, à mauvais escient, que Pascal a trouvé la solution à son problème puisque c'est la solitude qui le mine : plus de solitude plus d'alcool. Cédrick 31 ne se rend pas compte que la dépendance à l'alcool n'est pas qu'une question de mauvaise habitude. Pourtant depuis 3 mois qu'il vient nous voir, il se rend bien compte qu'il sera dans l'obligation de passer par le médical pour faire passer sa dépendance à l'alcool : c'est un long cheminement qui l'attend.
Christian dit à Pascal que pour avoir des amis il faut et il est nécessaire d'être clean. Soignes toi et après tu trouveras des amis, il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs.
J.J. dit à juste titre à Pascal que son problème, c'est la bouteille et que s'il veut en sortir c'est par la cure (qu'il refuse)
Paul : Pascal tu parles de dépression, j'étais dépressif chronique. Je mélangeais alcool et médicaments. J'ai fait un pétage de plomb comme Claude ter. L'association des deux est catastrophique. Alors que la cure est un package qui fait tout : sevrage de l'alcool, arrêt de l'alcool, compréhension de la maladie, relaxation, psychothérapie, retour vers l'autre. C'est peut-être quand même ce qu'il te faut. Il faut régler le problème dans sa totalité. C'est l'alcool qui a accumulé tous les aspects négatifs que tu nous décris.
J.J. explique que si on se soigne avec de l'alcool c'est pour aller mieux que plus mal. Et si on ne comprend pas ce processus on ne peut pas résoudre son problème et comme il faut faire quelque chose, le mieux est quand même de rencontrer des professionnels.
Cédrick 31 nous dit qu'il a réduit sa consommation d'alcool et que du coup il va mieux : le matin il se réveille bien, il dort mieux, il va mieux et n'a plus les conséquences violentes et veut revenir à une consommation modérée.
Mais il sait et le dit qu'un jour il lui faudra passer par les services médicaux mais ne se sent pas encore prêt.
J.J. lui explique qu'il suffit d'un déclencheur, dont il ne peut connaître l'origine, qui le renverra dans les cordes et qui lui permettra d'avancer vers les soins et le bien être de longue durée.

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20 septembre 2008 6 20 /09 /septembre /2008 12:20

Sujet  Thèmes du jour : 

"Les moyens pour retrouver le goût de vivre"

 Compte rendu

Comme à toutes nos permanences nous commençons par prendre des nouvelles des uns et des autres.
Nous apprenons avec tristesse la rechute de Gilles qui avait pourtant fait un gros travail sur lui-même, mais son éloignement durant trois mois a été fatal. Certains pensent qu'il n'avait pas fait une très bonne cure parce qu'elle était plutôt pour faire plaisir que pour lui-même. Nous espérons tous le revoir très bientôt à la permanence.
Sophie a repris son travail, mais les contacts avec la famille de son compagnon sont difficiles car ils sont toujours derrière elle pour savoir si elle a pris ses médicaments, si elle va bien, si elle va mal etc... Il est nécessaire qu'elle gère ses émotions... Pas facile dans ce contexte surtout qu'elle s'est arrêtée seule et qu'elle n'a pas les outils appris en cure pour se gérer.
Elle ne connaît pas la relaxation.
Nous lui conseillons de revoir vite un médecin alcoologue qui pourra la comprendre et la conseiller.
Jean Jacques lui dit qu'il faut savoir relativiser les relations avec son entourage. Lui quand ça va mal il s'en va faire, même s'il n'est pas croyant, un pèlerinage au sanctuaire de Laghet car il y retrouve apaisement et sérénité.
Puis nous venons au sujet du jour. Cédrick aime être seul mais il ne faut pas que cela dure et il pense que très vite il faut reprendre des activités quelqu'elles soient afin que le vélo ne tourne plus dans sa tête. Maintenant il va dans une salle de sport pour lever des altères, faire des agrès, de la marche sur tapis (pas de vélo parce que c'est pas bon pour ses articulations). Il s'occupe et a plein d'autres centres d'intérêt. Bientôt un stage de formation de chauffeur de car afin de pouvoir assurer ses besoins vitaux.
Sophie se sent stressée au travail mais refait du sport pour expulser toutes ces toxines intellectuelles et physiques. Quand elle s'est mise à boire elle a arrêté le sport mais depuis elle s'y est remise.
Claude remet sur le tapis son histoire de maquette, le sport, la rencontre avec un mab, le changement de médecin, son suivi durant plus d'un an par un psychiatre, son investissement dans l'associatif qui lui a permis de retrouver une joie de vivre avec une aide immense de son épouse.
Il semble que le sport soit une aide commune pour retrouver la joie de vivre, Martine aussi s'est remise au sport bien qu'elle ne puisse plus en faire autant car elle a trouvé du travail.
Pour retrouver son goût de vivre il ne faut pas s'isoler dit P. qui en sortant du service de GASTRO ENTERO ALCOOLO s'est refermé sur lui-même et c'est quand il a recommencé ses sorties qu'enfin il a retrouvé ce goût pour la vie. La peinture l'a beaucoup aidé.
Sans se concerter plusieurs nous disent qu'ils ont évité le rayon « alcool » dans les magasins et c'est quelquefois conseillé dans les centres de soins.
P. avait une vénération pour son toubib et c'est après qu'il s'est aperçu qu'il ne lui avait jamais parlé de soins, de modération ou d'arrêt d'alcool malgré ses 1850 gamma GT . Il nous dit que nous sommes des gens fragiles et que si on a des problèmes dans la vie, la tête remet toujours l'alcool au centre de notre réflexion, mais si nous savons maîtriser nos émotions , nous sommes capables, et heureusement, de succomber à ce désir.
Sophie nous dit qu'elle a replongé à chaque coup dur et pense qu'en fréquentant notre association, semaine après semaine, elle sera capable de résister et retrouvera ce goût de vivre qui lui manquait tant.
Jean Jacques nous raconte son histoire du club Med, après cinq ans d'abstinence, il a décidé de pouvoir reboire modérément, juste une ou deux bières par soir. Mal lui en a pris, pendant trois jours ça a pu aller, puis la ration a augmenté, pour arriver malheureusement au bout de son expérience. C'est facile de s'arrêter nous dit-il mais le plus difficile est de tenir et ne pas reprendre.
Martine sent que sa famille est heureuse de son arrêt de l'alcool, elle se sent rassurée et tachera de venir le plus souvent possible à l'assos pour pouvoir s'exprimer. Jean Jacques est heureux de vivre maintenant depuis qu'il a compris d'où venait cette compulsion pour l'alcool, mais la condition sine qua non est bien entendu : alcool zéro. Mais J.J. se trouve en marge de la société parce qu'il fait parti des 10 % de Français qui ne consomment pas d'alcool. Il trouve qu'il ne peut plus participer comme avant aux festivités. Petit murmure désapprobateur des présents et Cédrick renchérit que pour lui, il n'est pas mal à l'aise dans son rôle d'abstinent.
J.J. pense que l'on met beaucoup de moyens en œuvre pour s'arrêter, c'est par ce travail sur soi que l'on y arrive et puis sans s'en apercevoir tout à coup on se sent bien avec le goût de vivre et de vivre pleinement et heureux.
Claude explique les étapes à franchir après l'arrêt de l'alcool tel qu'il a pu le constater avec beaucoup de personnes qui sont parvenus à alcool zéro.
Le premier mois est très difficile parce qu'il y a le sevrage, les rêves, les flash alcool, des désirs intenses de reprendre un verre. Après ce premier mois, cela devient plus facile parce que les rêves s'estompent, les flash alcool sont de plus en plus espacés, on retrouve un peu de joie de vivre, notre entourage retrouve un tout petit peu de la confiance tout en étant très vigilent et souvent trop, ce qui est agaçant. Vers le troisième mois, un coup de fatigue, probablement que le corps se souvient qu'on l'a abreuvé pendant des années et que ce produit lui était indispensable, il ne faut surtout pas négliger cet état de fatigue qui peut ramener à la rechute. Si nécessaire, voir un médecin pour qu'il fasse passer ce coup de semonce, vitamines, magnésium, sang de bœuf, tout est bon pour rétablir cet équilibre. Ce coup de fatigue ne dure pas très longtemps. Vers le sixième mois, on retrouve souvent ce même état de fatigue, à traiter de la même façon.
ATTENTION, vers le huitième mois arrive le temps du questionnement : « est ce que j'étais vraiment dépendant, et si je reprenais un verre, il y a huit mois j'ai arrêté facilement l'alcool, pourquoi ce ne serait pas comme cela maintenant, allez, juste un petit verre ça ne peut pas me faire de mal», surtout n'écoutez pas ce chant des sirènes car nous savons tous qu'un verre, c'est un verre de trop et que la rechute est la conséquence de ce petit verre.
Puis arrive l'anniversaire de l'arrêt, moment difficile parce que nous avons vécu pendant des années où les anniversaires étaient de moments de fête et que la fête tournait toujours autour de l'alcool. Méfi comme disent les méditerranéens !!!, c'est pourquoi, à Sansas, nous souhaitons les anniversaires de naissance, pour bien montrer que l'on peut très bien passer un anniversaire avec un gâteau et devant un café ou un verre de menthe à l'eau ou de jus d'orange.
Le passage au dix huit mois est le passage important où l'on se sent guéri et où l'alcool n'est plus un problème.
Cédrick nous dit qu'il se reconnaît dans cette explication et que le plus dure a été le problème du questionnement, mais sa réponse était déjà toute prête dans sa tête et il rajoute que ce qui favorise la rechute est l'isolement. Il s'est investit dans le bricolage.
Nous faisons bien attention et le disons, nous ne sommes pas des thérapeutes, nous ne faisons pas une thérapie de groupe, mais exprimons nos pensées, nos sentiments pour le mieux être de chacun. J.J. modère un peu cette expression car il pense qu'en thérapie de groupe, le psychologue n'est pas là pour soigner mais pour diriger le groupe dans une cohérence efficace.

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22 août 2008 5 22 /08 /août /2008 17:55

 

Sujet  Thèmes du jour :
"L’humour sans alcool pour thérapie"

 

  Compte rendu  

Nous avons le plaisir d'accueillir Martine que nous n'avions pas vu depuis quelques semaines et nous nous demandions ce qu'elle devenait depuis sa sortie de cure. Elle est arrivée, toute fraîche, toute souriante et nous a expliqué qu'elle reprenait un nouveau travail. Nous sommes heureux et fiers d'elle.
Puis nous attaquons le sujet du jour qui a été très instructif mais difficile à gérer parce que chacun avait sa petite phrase à dire, et oubliait que d'autres parlaient ce qui a fait un sujet morcelé.
Claude remercie les adhérents de VSA qui ont permis d'introduire le débat.
Christiane, une conjointe, entame en disant que l'humour avant et après les soins n'est plus du tout le même car la désinhibition dû à l'alcool permettait au malade de se lâcher sans retenue. Elle rappelle que Claude osait des postures, dans la rue (les pieds au mur), que jamais il n'aurait osé recommencer après l'arrêt de l'alcool. Son mari avait complètement changé son comportement, même rigolard, il le faisait avec beaucoup plus de retenu.
Catherine parle de la période rose par où sont passés tous les malades alcooliques et trouve que durant cette période elle a pu se lâcher et passer de très bons moments, l'alcool permettant la non retenue à cause de la désinhibition, mais après elle a été longue, il faut dire qu'elle a été en hospitalisation de jour pendant dix huit mois, à pouvoir se remettre dans le bain de la convivialité retrouvée. Maintenant elle a retrouvé tout son entrain d'avant et son humour est un humour vrai, surtout avec ses filles et ses petits enfants qui s'étaient plus ou moins éloignés d'elle.
Cédrick a beaucoup de mal à rire depuis sa sortie de cure, mais finalement, cette été, il s'était aperçu qu'il pouvait rire, avec ses sœurs et que finalement ça lui faisait du bien parce que cela le détendait, après on se sent vidé. Ce n'est en général pas lui l'initiateur mais ce sont les autres qui le font rire. Mais il continue à trouver qu'il a du mal à rire.
Claude bis a toujours aimé, rire et faire le clown, confer photos de sorties, mais maintenant quand il voit les gens qui se marrent pour un rien au bar, il se dit « dire que j'étais comme eux, j'ai honte ». Maintenant je continue à aimer rire et faire rire, mais c'est plus subtil, plus dans le comportement de chacun. Dans son quartier, il n'y est jamais allé, mais il y avait une association du « rire », c'était un moyen thérapeutique pour les personnes, les gens riaient a gorges déployées pendant une heure et sortaient heureux. Il n'y avait pas de discussion ni d'histoires drôles, mais du rire, du rire rien que du rire.
Il y a le rire nerveux et le rire spontané, la fille de Catherine ne peut s'empêcher de rire s'il arrive quelque malheur (tomber, rentrer dans une vitre de porte fermée ou de fenêtre), ce n'est pas un rire méchant mais plutôt nerveux. Ce qui arrive rarement chez le malade soigné et guéri.
L'alcool peut rendre triste, les alcooliques ont tous connus leur période noire qui dure beaucoup plus longtemps après la période rose. Avec l'alcool cela dépend beaucoup des personnes. Les personnes desinhibées se croient rigolos et sans alcool ils redeviennent dans leur inhibition, lucide. On est timide car on ne sait pas quelle va être la réaction de l'autre, mais après quelques mois on retrouve les sensations de plaisir et on connaît finalement la réaction de l'autre, l'inhibition disparaît peu à peu.
Avec l'alcool c'est la grosse rigolade, souvent en dessous de la ceinture, après, sans alcool, cela devient vraiment de l'humour.
Il y a une grande différence entre l'humour et le rire : exemple pris chez Devos et Bedos.
En s'isolent P. est devenu neurasthénique, il cherchait les films amusants, mais en général il n'était pas disposé à rire, il s'intéressait plus au détail qu'au fond..
O. nous dit qu'à la cure de St Christophe, il a rencontré une femme, qui au bout de quelques jours à dit à tous « qu'est-ce que ça fait du bien de rire », elle ne connaissait plus ce bien être. La dopamine envahissait le cerveau et inconsciemment cela lui faisait du bien, le rire la guérissait.
Claude ter aimait rigoler, mais dans les bars ce n'était que des rire à la con. Après c'est l'humour qui a pris le dessus. Il fait beaucoup de montagne et souvent entre amis on se moque. Quand on est bien dans sa peau, c'est le caractère qui prend le dessus et on ressent mieux ce que l'autre veut dire. En buvant on ne se rappelle plus ce qu'on a fait la veille, on est très susceptible quand on est alcoolisé et sans alcool on est moins réceptif, on supporte mieux la raillerie.
P. nous dit que quand il était alcoolisé, c'est souvent lui qui lançait la rigolade, ensuite il buvait et ne pouvait plus participer et quand je participais c'était pour dire de inepties, mais ça ne devait pas être rigolo. Il se demande si les gens rigolaient de son histoire où s'ils rigolaient de son comportement. Il ne sait plus ou ne l'a jamais su.
C. nous dit que durant ces vacances avec sa famille, il riait du comportement de son père (pas alcoolique mais disons, buveur excessif), mais sûrement pas de ce qu'il disait mais surtout de ce qu'il était. Il semble que le rire , sous alcool, faisait attirer l'attention des autres, il fallait être le centre du monde.
Faire rire, c'est une manière de séduire, pour l'alcoolique, boire c'est sa façon de se faire remarquer.
Abdel pense que ceux qui veulent faire rire s'obligent à boire avant pour se désinhiber.
Quand on sort de cure, on a la réalité qui nous saute dans la gueule et il n'y a certainement pas de quoi rire. Tant en cure que dans notre groupe il y a du rire durant les réunions, même quand les sujets sont sérieux, mais nous sommes devenus capables de rire de certains bons mots qui nous auraient laissé de marbre sous emprise alcoolique.
Longue discussion sur l'alcoolisation des jeunes qui posent d'énormes problèmes à notre société. Plusieurs ont le sentiment que ces jeunes suivent l'exemple de leurs aînés qu'ils voient boire et qui leurs disent de ne pas consommer.
Chantal nous fait part de son sentiment de peur car elle paniquait quand elle voyait une personne, sous alcool, qui ne se retenait plus.
Discussion très intéressante après les congés qui nous montre et nous démontre toute l'évolution que nous avons entreprise pour nous reconstruire après une période d'arrêt de l'alcool.
 

 

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16 mai 2008 5 16 /05 /mai /2008 10:15

Sujet  Thèmes du jour :
"La reconstruction après une cure"


Compte rendu :

Après sa sortie de cure il y a huit mois, Christine va bien et a retrouvé sa place dans la société sans difficulté. Elle n'a pas suivi de post cure ni de traitement. Elle n'avait pas perdu son travail et comme auxiliaire de vie, même alcoolisée elle était très appréciée. Maintenant elle reprend une vie normale sans alcool, elle sort, au début difficile parce qu'il lui était toujours proposé de boire un verre. Maintenant elle conduit ceux qui ont bu, c'est une motivation supplémentaire. Sa fille la trouvait pesante mais maintenant elle est rassurée. Par contre elle qui était toujours trop au service des autres est devenue un peu égoïste car elle pense à elle.
Gilles sorti de cure depuis trois semaines, revit. Il vient à l'association c'est le passage obligatoire pour se reconstruire. Tout d'abord, il s'est mis à l'informatique et rêve de remplacer Claude bis comme Webmaster du blog. Il est plein de projet : avec l'alcool il avait abandonné la peinture, la musique (nous lui connaissions pas de talents artistiques), il va s'y remettre, il n'a plus assez de temps pour faire tout ce qu'il veut faire. Son avenir est de pouvoir vivre avec sa fille dans un appartement, tous les deux. Pour l'instant il ne voit pas l'intérêt de fréquenter un psy, mais ne se l'interdit pas s'il sent que sa souffrance revienne à la surface. Il lui semble avoir fait une cure jusqu'au bout. Il nous dit qu'il avait, durant son alcoolisation, beaucoup travaillé sur lui-même et qu'en cure, les portes déjà entrouvertes ont pu l'être entièrement, il a même pu en ouvrir d'autres dont il ne pensait pas qu'elles pourraient être essentielles pour sa reconstruction.
A.M. très causante dès que son compagnon (qui est toujours dans le jugement) n'est pas présent, a fait une cure il y a trois ans, et après deux réunions avec nous elle se décide à repartir en cure. Encore une artiste, elle aime le théâtre où elle fait avec d'autres de l'improvisation avec et la danse, mais son compagnon ne la suit pas sur ce terrain, nous lui souhaitons qu'après sa cure elle aura la responsabilité de faire ce qu'elle a envie afin de se reconstruire sans une baguette derrière elle. Après sa première cure elle n'a pas pu ou pas voulu rejoindre l'association, nous lui conseillons de venir nous voir régulièrement d'ici deux mois. Pour l'instant elle est décidée, mais nous sentons son désir parce que maintenant elle suit un programme de cassette dans un CCAA.
Claude après plus de vingt ans d'alcoolisation, une crise de delirium tremens, a rejoint dès sa sortie un MaB, a été suivi pendant 18 mois par un médecin psychiatre, un médecin généraliste. A sa sortie de l'hôpital il ne savait pas quoi faire pour occuper les moments de boire et déboire, finalement une maquette a comblé ces temps de libre avant d'enfin se réouvrir sur l'extérieur par le sport, l'associatif, le syndicalisme, la politique avant de prendre des responsabilités dans son MaB. Le travail a été dur parce qu'il n'a pas retrouvé une place qui lui convenait dans une grande usine sidérurgique où pourtant il y avait de quoi lui trouver un boulot sympa. Ah les chefaillons, ils ne savent pas qu'ils peuvent faire de gros dégâts dans les esprits des travailleurs.
Arrive alors deux nouveaux, sous emprise alcoolique, plus ou moins légère. Ils troublent un peu le rythme de la discussion mais ont quand même des raisonnements plus ou moins sensés.
James a fait un cure à Illiers Combray, il est resté 3 ans ½ abstinent, vivant dans les vosges, décès d'un enfant divorce, retour à ses origines, Nice, rechute ou il touche le fond. A 33 ans, il se trouve trop jeune pour être abstinent toute sa vie. Mais son débit de parole, nous montre bien qu'il n'est pas bien dans sa peau.
Karim : 28 ans, la galère avec toutes les drogues, depuis trois ans a arrêté l'héroïne et la Cocaïne mais l'alcool a pris le relais. Il a le même raisonnement. A 28 ans il n'est pas envisageable de vivre une vie sans alcool. Le Psychologue le met dans des conditions de diminution de son alcoolisation, il est vrai que ce n'est pas notre philosophie, mais nous devons nous adapter à ce discours qui de plus en plus est employé chez les jeunes consommateurs dépendants.
Jean Jaques qui arrivent témoigne de ses 30 ans d'alcoolisation, depuis l'age de vingt ans, une cure à 20 ans, et ensuite quelques périodes d'abstinences, d'autres d'alcoolisation massive, des longues périodes de gestion de son alcoolisation avec l'Espéral et la rechute. Enfin, une cure il y a trois ans, la rencontre avec l'association, un suivi léger avec un psychiatre et maintenant il lui semble avoir retrouvé la route qu'il n'aurait jamais dû quitter mais la Vie en aurait jugé autrement. L'association est le lieu qui lui permet le mieux de se reconstruire.
Pierre après un passage à l'hôpital où il a vu « Gastro Entero Alcoolo », s'est arrêté après 40 ans d'alcoolisation (personne ne lui avait dit qu'il était alcoolo), a suivi son alcoologue chaque semaine pendant quelques mois, après le retour de ses enfants, de ses petits enfants font qu'il s'est reconstruit petit a petit et est venu rejoindre l'association qui parfait sa reconstruction.
Malheureusement il est atteint de polynévrite aiguë, il ne sent plus ses jambes.
Du coup Karim, se pose des questions et ne peut pas arriver à croire que l'alcoolisme peut amener à cette maladie des nerfs, il pose des tas de questions qui ne l'avaient même pas effleurées. Il se demande pourquoi aucun médecin ne lui a parlé des dégâts physiques qu'entraîne la consommation d'alcool.
Malgré l'arrivée de 2 nouveaux, cette réunion a été très constructive pour que chacun se souvienne que la reconstruction se fait jour après jour et pour chacun de façon différente.
 

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6 avril 2008 7 06 /04 /avril /2008 11:06
Sujet  Thèmes du jour :

"La prise de conscience, à jeun ou alcoolisée."

(le déclic)


Compte rendu :

Claude commence à raconter son parcours de prise de conscience. Il a arrêté de boire non pas parce qu'il voulait arrêter mais pour pouvoir aider sa femme à son retour de clinique. Le retour a été catastrophique car je suis tombé dans une profonde dépression avec impossibilité de faire quelque chose, le Delirium Tremens était déjà commencé. Passage aux urgences, puis direction illico vers l'hôpital psychiatrique. Là la véritable crise de DT est arrivée : des rats pleins la chambre, des rats sous mon matelas, des chats qui envahissent ma chambre, des bestioles horribles qui sortent des murs....
Puis l'interne vient me voir et me dit « Monsieur, vous êtes malade à cause de l'alcool, nous pouvons vous soigner, pour cela vous devez prendre un contrat moral de 28 jours avec l'hôpital : pas de sortie pendant trois semaines, assister aux réunions de groupe, suivre le traitement proposé, se plier au règlement de l'hôpital ». Enfin quelqu'un me disait que j'étais malade, que ça se guérissait et pour cela 28 jours d'hospitalisation. En deux secondes, mon accélérateur à neurones a fonctionné et j'ai répondu : OUI j'accepte. C'était le déclic. Depuis plus une goutte d'alcool avec l'aide des autres.
Catherine nous apporte son témoignage, car elle savait qu'elle avait un problème d'alcool mais elle savait qu'elle s'en sortirait quand elle voudrait. C'est une amie qui l'a trouvée un jour complètement ivre, elle savait qu'elle s'alcoolisait mais pas à ce point là. Cette amie a pris rendez-vous avec le médecin qui l'a envoyée aux Bruyères. Elle a suivi cette cure comme un tourbillon. Mais ce n'est pas elle qui avait pris la décision de se soigner. La première occasion, un accident grave de sa fille en voiture et c'est la rechute (maintenant elle n'est plus sûre que ce soit cet accident qui en soit la cause). Elle n'avait pas réalisé qu'elle était malade, le trou s'est ouvert devant elle, elle y a plongée. Puis sa fille aînée de 18 ans a quitté la maison en claquant la porte, et c'est à jeun ou plutôt dans une période de non alcoolisation qu'elle a eu un Déclic : « j'ai perdu une fille de dix huit ans, il y en deux autres qui suivent qui prendront le même chemin et Mon Mari que fera-t-il ? Elle a vu son psychiatre qui lui a proposé des psychodrames : elle a répondu : OUI car elle avait vraiment envie de s'en sortir.
Son Mari nous dit que ces dix huit mois de traitement en hôpital de jour à Pasteur ont été très difficile à vivre parce qu'il ne savait pas ce qui se passait. Elle ne voulait pas et surtout ne pouvait pas en parler même à son mari. Mais au moins il n'y avait plus d'alcoolisation.
Jean Jacques à une peur bleue des psychotropes qui l'ont toujours ramené au meilleur : l'alcool et il sait que dans la majorité des psychothérapies faites en ambulatoire le psychiatre prescrit des psychotropes, l'esprit est confus quand on prend cette médication.
Catherine a arrêté les psychotropes, d'un seul coup, avec un accord circonspect de son psychiatre mais elle avait mare de prendre ces produits et cela c'est très bien passé.
C'est également à jeun que Cédrick a décidé d'arrêter, nous verrons son histoire plus tard car Jean Jacques a envi de parler : Son déclic lui est venu du choc du départ de sa femme, il est tombé des nues et le lendemain il était en cure, mais la rechute a été dramatique et il a mis 20 ans pour s'en remettre. Il faut dire que il a pu gérer, si on peut appeler gérer son alcoolisation, avec l'Espéral, il le maniait avec dextérité et une connaissance que les inventeurs n'auraient pu imaginer. Le comprimé du lundi matin l'obligeait à tenir jusqu'au jeudi, le jeudi il pouvait se permettre un demi, le vendredi deux ou trois et le samedi et dimanche le tonneau. Il a réussi à vivre comme cela pendant 30 ans avec des épisodes de cure, des périodes d'abstinence. Il lui est arrivé de faillir au respect de l'Espéral et c'était la catastrophe : vomissement, emballement du cœur, rougeurs intenses du visage, mal être impossible à supporter. Son explication fait peur.
C'était un bras de fer entre l'Espéral et lui, il savait mais en avait mare d'en avoir mare alors parfois passage au CCAA, une cure et rebelote Espéral et bras de fer. Mais Jean Jacques était toujours mal, c'est pourquoi il se ré alcoolisait jusqu'au jour où il a trouvé le Calme qui lui a donné un truc : « le truc c'est d'être heureux sans alcool, mais il faut trouver pourquoi on a bu et, comme il dit, j'ai mis trente ans pour savoir et vivre heureux. Sansas l'y aide beaucoup et il ne veut surtout pas s'en éloigner. »
Olivier a quitté Paris pour venir se faire soigner à Nice et à son retour à Paris tout c'est bien passé jusqu'au jour ou il s'est dit que se serait pas mal de se retrouver le soir, dans un bon fauteuil, la musique à fond et un verre à la main. Cela n'a pas duré longtemps mais le déclic est venu rapidement « je ne peux pas revenir en arrière sans rien faire, coup de fil a Saint Christophe, retour à Nice, cure et depuis : un mariage, un enfant un travail qui le passionne, une VAE pour être bien dans sa place. Le bonheur quoi !
Claude bis : deux cures ou plutôt post cure après sevrage demandé par sa mère : Blétran et le Mont Blanc. A Blétran pas d'alcool jusqu'à la sortie où le premier bistrot l'a accueilli, au Mont Blanc, il s'alcoolisait pendant la post cure. Il savait la quantité maximum a consommer le soir pour être clean le lendemain soir à la prise de sang. La capuche de l'anorak était pas mal, assez grande pour contenir le flasc. Puis un an de psychiatrie en HDT (hospitalisation à la Demande d'un Tiers) puis hôpital de jour et Hôpital de nuit. Les médecins le mettent à la porte : incurable.
Il se retrouve à la Turbie, la bicyclette pour aller chercher son Rhum jusqu'au jour où une crise de polynévrite l'empêche d'aller chercher son breuvage. Histoire de vétérinaire, il se retrouve, à sa demande, à St Christophe. Son déclic s'est bien passé à jeun encore une fois. Durant la cure il a balisé parce que certains se ré alcoolisaient et dans son groupe ils sont restés deux à se serrer les coudes (ce sont les deux seuls qui ont réussis leur cure et qui sont maintenant heureux sans alcool). Là il trouve une psychologue qui lui propose une association d'anciens buveurs et heureusement car en sortant de cure ses amis de la Turbie veulent arroser sa sortie. Le mardi suivant il était à l'association et malgré tous les problèmes cela fait neuf ans qu'il tient le coup. C'est notre trésorier qui est très près des sous de l'association, il l'était moins quand c'était pour acheter une bouteille de rhum. Mais Basta, il préfère se voir comme ça.
Jean Jacques rappelle qu'en sortant de cure, on a peur, car on a vécu dans un cocon, protégé de toute part avec du personnel toujours à l'écoute, car à la sortie le produit est partout, Claude bis a été pendant un an à éviter le rayon alcool dans les super marchés.
JJ nous rappelle qu'on ne peut pas gérer l'alcool avec l'Espéral. On croit mais c'est une illusion.
Quant à Cédrick, tient, lui aussi a quitté Paris pour se soigner. Il a mis de la distance entre sa famille et lui, son, déclic, également dans une période, pas hors alcool mais alcool à l'étiage donc presqu'à jeun. Arrivé à Nice, vite le CCAA et attente de trois mois pour entrer au Calme pour arrêter alcool et cigarette, bien décidé dans sa tête. Just'avant de rentrer au Calme, à Grasse, à huit heure du matin, au bistrot de la gare : une cigarette et double wisky, puis une autre cigarette et double wisky et une autre cigarette et double Wisky et là il s'est senti prêt pour entrer se faire soigner. En sortant il n'a pas intégré SANSAS tout de suite parce qu'il avait mare d'entendre parler d'alcool, puis six mois après, l'envie, le mal être revenant il a poussé la porte de l'assos et depuis c'est un des plus fidèle.
Christian est parti avant de nous raconter son déclic mais ça viendra, nous avons le temps.
En conclusion, on peut dire que la majorité et même l'unanimité d'entre nous ont pris leur décision non pas quand ils buvaient mais quand ils étaient dans une période de non alcoolisation excessive. Nous ne dirons pas A JEUN, mais dans un état de NON ALCOOLISATION.

 

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22 mars 2008 6 22 /03 /mars /2008 10:56
Sujet  Thèmes du jour :
"Peux t'on vivre heureux sans alcool ?"
 
Compte rendu :
Il est évident pour tous les présents que nous pouvons et sommes heureux sans alcool.
Mais la question qui se pose est qu'est-ce qu'être heureux. ?
Si on décide de s'arrêter de boire dit-elle c'est parce qu'en pesant le plaisir et le déplaisir , le déplaisir est plus grand donc comme corollaire on ne peut-être que plus heureuse. Parce que l'alcool masquait les situations de mal-être. Elle va plus loin parce qu'elle dit que elle s'est toujours trouvée « rigolote » et que l'alcool accentuait cette sensation de rigolarde. Maintenant, il y a trop peu de temps d'arrêt, avec un petit accident, pour pouvoir apprécier la vie sans alcool car les désirs intenses d'alcool sont encore là.
Durant notre alcoolisation, nous passions de l'état sans alcool, ou nous n'étions pas bien et en démarrant l'alcoolisation l'on passait par une étape intermédiaire où on se trouvait bien, rigolo, rigolard, en pleine forme MAIS cet état nous étions incapable de le garder parce que l'alcoolisation continuant nous tombions dans le mal être, dans des situations graveleuses, inintéressantes pour les autres et pour soi-même.
L'alcool assez rapidement est devenu un besoin pour affronter les situations
Claude rappelle que pour voir son patron, il lui fallait toujours une canette ou deux et du jur où il s'est trouvé sans alcool, la situation de rencontre avec son patron était difficile car il lui manquait sa potion magique.
Cedrick a toujours été très sérieux et seul le canabis lui permettait de passer à travers la morosité.
Quand les gens boivent, ils racontent des bêtises et maintenant, sans alcool nous voyons les autres différemment, mais tous sont d'accord qu'il sont heureux maintenant de ne pas être comme ceux-ci : l'effet miroir est toujours présent et nous est douloureux.
J'ai arrêter les soirées avec les copains d'enfance parce que je n'arrive plus à m'amuser avec eux qui deviennent vite pénibles quand ils ont trop bu. Ce n'est plus de l'amusement c'est de la défonce pour la défonce. Dans le fond on devient sérieux.
Pendant des années nous avons été plus attirés par la « déconne » que par le plaisir de boire, mais nous savons que nous ne pouvons plus boire.
Les grands comiques de nos générations ont toujours été des malades alcooliques qui étaient dans l'obligation de boire pour rentrer en scène. Jean Jacques en donne l'explication non pas par le trac mais surtout que ces personnes sont des gens ultra sensibles comme une majorité des malades alcooliques.
On peut vivre HEUREUX SANS alcool parce que l'on ne peux pas vivre HEUREUX AVEC l'alcool.
Catherine, qui s'est mise à boire tard dans son existence, n'a pas connu l'euphorie avec l'alcool et n'a donc jamais été heureuse car il n'y avait pas de plaisir à boire. C'est sa souffrance intérieure qui l'a fait boire pour la calmer. Il n'y avait pas de plaisir dans son alcoolisation mais que de la dépression.
Le plaisir, dit jean jacques, que l'on a à reboire un verre est si court qu'il n'y a plus de possibilité de consommer, le prix à payer est trop lourd et important.
Gilles a pris du plaisir dans l'alcool, c'était la fête mais maintenant il rentre en cure quand même pour soigner son mal-être.
Discussion sur le centre de cure, le Calme, où entre Gilles dans huit jours. Il attend beaucoup de ces soins qu'il n'a jamais pu entreprendre.
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15 mars 2008 6 15 /03 /mars /2008 14:50

Sujet  Thèmes du jour :
"A partir de votre expérience personnelle,
 quels sont les événements qui nous fragilisent
 et
 ceux qui nous aident à tenir."

Compte rendu :
Ce soir quatorze personnes à la réunion.
Les difficultés de Brigitte sont multiples : le stress au travail, souvent des flash alcool et des envies intenses de retourner vers la bouteille, toutes les contrariétés sont sujettes à un retour à l'envie. Cela fait un mois d'arrêt mais elle trouve que c'est difficile. D'elle même elle a supprimé le S. passant de 4 à 1 comprimé parce que ce produit la transformait en zombie, mais elle avoue qu'elle n'aurait pu s'arrêter en ambulatoire sans lui, celui du soir lui permet d'arrêter le vélo qui tourne dans sa tête en s'endormant (elle dort comme un bébé maintenant.)
Discussion sur l'Aotal : elle en prend mais trouve que ça ne lui fait rien, il est vrai que de nombreux malades alcooliques prennent se produit pour un placebo.
Claude essaye de remettre les choses à leur place, (ayant discuté plusieurs fois avec Madame Aotal), l'Aotal est un produit qui agit sur le système GABA dans le cerveau et agit sur certains neuromédiateurs, Il sert surtout au maintien de l'abstinence mais peut être pris quand même quand il y a désir intense de s'arrêter de boire quelques jours avant l'arrêt total de l'alcool. Il est bien recommandé en cas de rechute de continuer à prendre l'Aotal car il continue son action sur les neuromédiateurs. Pour ceux qui étaient au forum de RAAMO en 2007, le docteur Ribeyre (psychiatre à l'hôpital de Monaco) en a longuement parlé (sans que Madame Aotal en soit informée). Claude explique sa retenue au départ de l'Aotal et son adhésion actuelle à cette thérapie. Il ne fait pas de miracle mais de nombreux médicaments n' dont pas non plus une panacée, ne font rien ressentir à la personne mais agissent sur le métabolisme et donc font du bien (exemple du Glucophage de Claude, qui ne s'aperçoit de son efficacité que quand il fait une analyse de sang : glycémie sanguine)
Brigitte nous raconte avec tact le plaisir qu'elle a maintenant à ne plus « gerber » matin et soir et se réveiller le matin en pleine forme (elle ne fait même plus la sieste). Mais elle continue a trouver que c'est dur, mais de voir et d'entendre d'anciens ou de nouveaux malades la booste pour aller de mieux en mieux..
Claude parle des nombreuses années qu'il a passé auprès des malades alcooliques, il n'en retrouve que des bienfaits, le plaisir de voir autour de soi des gens qui allaient mal et qui maintenant revivent : Brigitte transformée après seulement un mois, Gilles qui rentre en cure dans trois semaines, Cedrick, Jean Jacques, Claude bis, Claude ter, et les autres comme Monia, , Patrick 1 et 2, Christine, que l'on a vue si mal et qui maintenant passe nous voir parfois pour nous dire que tout est OK et tous les autres qui ne restent pas anonymes dans nos cœurs.. Tous ces témoignages sont des encouragements à continuer encore et encore, Il y a bien entendu les déceptions de ceux qui ne s'en sortent pas et qui finissent par mourir ou a végéter de cure en cure, de soins en soins.
L'association est le meilleur moyen de se sentir mieux avec des personnes qui sont présentes pour écouter.
Abdel nous ressert son mal être permanent, « l'alcool lui fait oublier les douleurs physiques qu'il ressent tous les matins », une bière et la douleur s'atténue. Les relations avec sa mère, son Père ne sont pas bonnes et il a toujours ces difficultés à s'exprimer devant eux sans un verre de bière. Personne n'arrive à comprendre que durant le carême il est capable de s'arrêter 40 jours et quelques et qu'après c'est la rechute assurée pour lui ce sont les vicissitudes de la vie qui le font aller plus mal : l'administration, la pluie, le beau temps, la chaleur, le froid tout est prétexte pour se détruire. « dites moi pourquoi, moi, je rechute tous le temps et pas vous ? »
Cedrick se sent de mieux en mieux , entendre parler les autres le réconforte. A la question du pourquoi il n'est venu que six mois après sa cure, il dit qu'à la question au Calme de savoir s'il fréquenterait une association il avait répondu « NON ». La peur de parler d'alcool avec d'autre ne lui semblait pas indispensable. Mais six mois plus tard, son raisonnement avait changé, depuis il s'est aperçu que nous étions des hommes et des femmes qui partagions un même chemin. Il avait peur que de parler de lui, le ferait revenir en arrière et il pensait qu'il n'avait plus à en parler. C'est simple, pour se soigne,r il s'est enfui de Paris où était tout ce qu'il rejetait et ne voulait surtout pas se retomber dans le passé.
Ce qui pourrait le fragiliser c'est un coup dur de la vie, il essaye de se cuirasser mais il a peur car il ne veut surtout pas revenir trois ans et demi en arrière. On a jamais fini de mettre le doigt sur la maladie, et ce n'est sûrement pas en se réalcoolisant que l'on peut régler les problèmes.
Pour Jean Jacques le point commun du malade alcoolique est qu'il est très différent des autres personnes, il est ultra sensible, tout peut le faire rechuter , les échecs, les joies, les peines et pour lui après 30 ans d'alcoolisation, de nombreuses cures, la prise durant des années d'Espéral, finalement il n'y a que l'associatif qui pour lui est fondamental. (meilleur que tous les médicaments)
Pierre s'est menti pendant quarante ans , à l'arrêt de l'alcool (entero gastro alcoolo pour rappel) plus besoin de se mentir à soi-même , à l'entourage. Ce qui le motive c'est la satisfaction de l'entourage et la peur de la rechute.
Abdel remet son couplet : c'est la faute de l'entourage, ma mère m'ennuie avec ses paroles, elle dit des mots et des mots qui le pousse à boire. La bière calme sa douleur physique, je vais arrêter petit à petit mais, nous, nous ne voyons pas de différence. Puisque l'alcool calme ma douleur physique pourquoi devrais-je arrêter de boire (il ne boit plus de la même façon qu'auparavant).
Jean Jacques puise sa force parce que pendant des années il a vécu avec alcool et médocs, maintenant il va bien et encore mieux sans alcool et sans médicament alors que durant des années il ne pouvait imaginer un scénario de cet acabit.
Quant à S. il est venu alcoolisé, très en retard, a pris le train en marche mais nous voulions lui laisser la parole, il a une nouvelle place, consomme quand il veut, il gère dit-il, une bouteille le dimanche, il veut être libre, actuellement il trouve qu'il est mort socialement mais compte bien se remonter, veut une compagne, une famille. Mais dès qu'on lui parle d'une vie gâchée depuis 20 ans, sa colère monte, il deviendrait violent, il trouve qu'il vit bien et qu'il sait gérer son alcool que nous sommes des tarés qui ne savons pas ce qui est bon.... Et il s'en va en claquant la porte.
C'est dommage car Gilles voulait parler et S. a plombé la réunion, Gilles nous répondra la semaine prochaine.
Brigitte qui ne cesse de parler (la clochette va parler) termine la réunion en nous disant qu'elle a pensé pendant des années à la notion de plaisir dans l'alcool et que maintenant elle s'aperçoit qu'il y a beaucoup de souffrance et qu'il n'y a plus de plaisir.

 

 

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2 mars 2008 7 02 /03 /mars /2008 13:26

Sujet  Thèmes du jour :
"Le Deni : illusion ou réalité"

Compte rendu :
On a pas beaucoup parlé de Déni mais la réunion a été quand même très riche.
Le déni n’a pas inspiré les présents à cette réunion : plusieurs raisons à cela.
La première est qu’il est difficile de parler, quand on va bien, de ces moments douloureux où nous étions dans le déni.
La deuxième est que nous avons eu une discussion excellente avec un membre qui vient nous voir depuis 1 mois et qui a maintenant quinze jours d’abstinence, non pas heureuse mais pleine de promesses. Elle pense à l’alcool tous les jours mais de façon positive : encore une journée de gagnée.
Comme elle dit, pour s’arrêter, il faut se reconnaître alcoolique, c’est ce qu’elle admet maintenant, sa voie est une voie royale :
  • elle vient à l’association,
  • elle rencontre un alcoologue au CCAA (quelques explication sur Aotal qui est un médicament qui semble ne rien faire mais agit quand même sur le circuit de la récompense), le Seresta était trop fort pour elle, elle en reparlera avec l’alcoologue la prochaine fois.
  • elle est prête, si nécessaire (je pense que ce ne le sera pas) à aller faire une cure dans un établissement spécialisé. Obligation par tous de faire comprendre que ce n’est pas un « enfermement » (comme elle dit) mais un lieu ouvert. Quelques explication sur les centres de cure et quelques protocoles utilisés par ci par là.
Elle nous dit que malade elle est mal, mais que l’association lui apporte beaucoup, parce qu’elle s’y sent bien et qu’elle apprend des tas de chose sur le comportement du malade alcoolique. Pour y arriver, elle a fait venir ses trois filles, qui comprennent son mal-être mais sont toujours suspicieuses (la confiance a du mal à revenir). Son mari participe aussi (trois couples à nos réunion, c’est bien car toutes les parties peuvent s’exprimer). Elle s’entoure par des personnes positives.
Petite crainte, samedi premier test, invitée à un anniversaire elle va devoir affronter la fête sans alcool, sans avoir prévenu. (elle prendra certainement des antibiotiques en ce moment et le médecin lui aura conseillé de ne pas prendre d’alcool avec, pourquoi pas : tous les moyens sont bons pour tenir le coup).
 
Notre A... associatif a été loquace aujourd’hui mais peu productif, nous le connaissons depuis onze ans, il a été abstinent durant 3 ans et depuis c’est rechute sur rechute. Le Ramadan seul lui permet une pose de 30 jours par an (sans alcool), nous lui proposons un Carême qui dure un an. Ce n’est pas possible pour lui dit-il.
Sa mère lui a dit qu’au téléphone elle savait quand il avait bu, quand elle le voyait c’était encore plus criant : transpiration, respiration saccadée tremblements et autres symptômes (les mamans ça voit tout et ça comprend)  
Nous lui rappelons les sacrifices de sa mère qui, quand il ne pouvait plus bougé de chez lui, elle, si respectueuse de sa religion, allait lui chercher à boire chez le musulman du coin pour qu’il vive. Quel crève cœur pour elle !!
Sa seule explication actuellement est que quand il s’arrête de boire il est mal, il a mal au ventre, il a mal aux cheveux, il a mal à l’estomac et seul l’alcool le soulage. Ah s’il pouvait faire le pèlerinage à la Mecque, c’est sûr il ne boirait plus, dit-il.
Il occulte la relation avec son père (hein, on ne doit pas dire de mal de ses parents ?) mais pour lui parler il lui faut quelques canettes de bières.
 
Nous revenons sur la thérapie de groupe qui, pour plusieurs d’entre nous, a été la bouée qui nous a permis de ne pas faire naufrage, le déroulement se passe bien dans une thérapie de groupe parce que ce n’est pas le psychologue qui vous entraîne vers la recherche de votre mal être, mais la découverte par soi même, en fonction du vécu des autres, de son propre mal être. Mais tout n’est pas terminé après cette psychothérapie, il faut garder le souvenir de tout ce qui a été dit et l’association sert souvent de piqûre de rappel.
C’est pourquoi nous faisons des thèmes qui peuvent paraître répétitifs mais qui en fait sont une meilleure connaissance de soi.
 
Car notre être est fait d’oublis, surtout ceux qui ont été douloureux, cela nous ramène au déni.
L’oubli est un déni.
Ce déni est difficile à supporter.
Oui, je sais dit-elle que jusqu’à quinze ans ma vie n’a pas été belle mais pourquoi revenir dessus ?
J.J. explique qu’il a survécu grâce à l’Espéral , il gérait son alcool avec ce produit mais il ne guérissait pas puisque il attendait avec impatience la fin de la semaine pour picoler samedi et dimanche et après avoir repris son espéral il passait une nouvelle semaine sans boire, mais son mal être a eu raison de ses relations amoureuses parce qu’elles ne pouvaient supporter ce mal-être permanent. Sa psychothérapie l’a sauvé et maintenant il se sent guéri car il n’a pas besoin de substitut pour VIVRE HEUREUX SANS ALCOOL.
Même si nous avons peu parlé de DENI, cette réunion a été très positive où chacun a pu s’exprimer, l’expérience de chacun a fait du chemin dans la tête de certains autres
Nous n’aborderons plus le DENI en tant que tel mais il restera dans nos esprits et ressortira au fur et à mesure de nos interventions.
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